Malgré trois mois de décélérations, l’inflation continue de plomber l’activité économique française, notamment par le biais de la baisse de la demande. Alexandre Bompard, le président de Carrefour, a demandé à l’exécutif de stopper l’hémorragie de la hausse des prix en agissant de manière rapide.
Un moratoire sur l’application de la loi Descrozaille ?
Le président de Carrefour entend agir pour faire en sorte que l’exécutif soutienne la demande en France. Mardi 29 août, il a déclaré à France Info qu’il demanderait la mise en place d’un moratoire sur l’application de la loi Descrozaille. Pour rappel, cette loi, qui doit entrer en vigueur en mars 2024, encadre de manière stricte les promotions de certains produits.
« Je vais lui demander un moratoire d’un an sur l’application de la loi Descrozaille » votée en mars dernier et « qui conduit (les distributeurs) à devoir limiter les promotions dans la droguerie, pour les produits de soins et d’hygiène à 34 % », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, je peux vendre une lessive à 50 ou 60% de promotion ». Or, dès l’application de cette « mauvaise loi », Carrefour comme les autres distributeurs seront « obligé(s) de se limiter à 34 % ».
Le président de Carrefour a mis en garde contre la chute de la consommation en France, rappelant que la baisse du pouvoir d’achat pousse certains Français à se priver de produits « essentiels ». Il assure que « les protections féminines, les couches, le dentifrice » affichent des baisses de vente « à deux chiffres ». « C’est un tsunami de déconsommation. Quand l’essentiel n’est plus accessible, il faut agir vite », a-t-il alerté.
L’inflation alimentaire toujours élevée
Pour rappel, les industriels français s’étaient engagés, au printemps dernier, à consentir un « effort » sur les prix d’« à peu près 1000 produits » de grandes marques. Le 27 août, le géant de la distribution Intermarché annonçait continuer « significativement son combat pour la défense du pouvoir d’achat en proposant « 1.000 produits pouvoir d’achat » jusqu’à la fin de l’année ».
À la mi-mars, les supermarchés s’étaient engagés à la tenue d’une opération nommée « trimestre anti-inflation », pour vendre une panoplie de produits « au prix le plus bas possible ». En dépit des efforts des industriels et des distributeurs, l’inflation alimentaire se maintient à un niveau élevé en France. Selon l’Insee, elle s’établissait au mois de juillet dernier à 12,7 %, soit en baisse d’un point par rapport au mois de juin. Cette inflation alimentaire à deux chiffres devrait perdurer, si l’on en croit Dominique Schelcher, PDG de Système U. « L’inflation sera durable, et c’est un paramètre nouveau qu’il va falloir prendre en compte », a-t-il prévenu.
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