Inflation : en 2024, les Français ont acheté moins et privilégié les marques distributeurs

En 2024, les Français continuent d’acheter moins d’articles par passage en caisse, malgré un ralentissement de l’inflation. Selon Kantar, la méfiance envers les prix encore élevés et la pression sur le pouvoir d’achat poussent les consommateurs à privilégier les marques distributeurs, les enseignes discount et les achats fragmentés.

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Consommatrice au charriot rempli dans un supermarché pour illustrer la consommation des Français en 2024
Face à l’inflation, les Français achètent moins d’articles en 2024 | Econostrum.info

Selon une étude de Kantar Worldpanel, les habitudes de consommation des Français continuent d’évoluer sous l’effet de l’inflation. En 2024, la tendance amorcée ces dernières années se confirme : les ménages achètent moins d’articles par passage en caisse, privilégient les marques distributeurs et se tournent davantage vers les enseignes spécialisées pour maîtriser leur budget.

Les chiffres de Kantar révèlent que les dépenses des Français pour leurs achats du quotidien ont diminué de 0,9 % entre 2023 et 2024. Cette baisse concerne aussi bien les supermarchés que les circuits spécialisés et les achats en drive. Certains segments sont particulièrement touchés : les dépenses en boissons et en produits d’hygiène-beauté ont chuté de 3,4 %, tandis que les produits frais enregistrent une baisse de 1,5 %.

Cette diminution des achats ne s’explique pas uniquement par une contrainte budgétaire immédiate. Selon Gaëlle Le Floch, directrice des analyses stratégiques chez Kantar, les consommateurs ne perçoivent pas encore la déflation amorcée depuis mi-2023. Les prix, bien qu’en légère baisse, restent plus élevés qu’en 2022, entretenant un climat de méfiance et de prudence dans les comportements d’achat.

De plus en plus de Français ont recours à la fragmentation des achats pour limiter les dépenses

L’inflation récente a profondément modifié la manière dont les Français remplissent leurs paniers. Les ménages ont pris l’habitude d’effectuer des courses plus fréquentes, mais avec des achats plus réduits, préférant ajuster leur budget au jour le jour. La crainte d’un retour de la hausse des prix et les incertitudes économiques poussent à des arbitrages stricts, avec une montée en puissance des marques de distributeur (MDD) et des enseignes à bas prix.

Cette tendance se traduit aussi par une fragmentation des achats. Contrairement à autrefois, les consommateurs ne réalisent plus l’ensemble de leurs courses dans un seul supermarché. Les magasins discount comme Action gagnent du terrain sur les produits du quotidien, tandis que des enseignes spécialisées comme Grand Frais séduisent pour l’achat de produits frais de qualité.

Un impact plus important pour les petits salaires et les familles avec enfants

L’étude, relayée par le Figaro, souligne également un creusement des inégalités face à la consommation. En 2024, 20 % des foyers déclarent avoir des difficultés à boucler leurs fins de mois. Les populations les plus impactées par la baisse des achats sont les ouvriers, les agriculteurs, les professions intermédiaires et les familles avec enfants. Ce constat traduit une pression financière plus forte sur les classes moyennes et populaires, qui doivent ajuster leurs dépenses face à un budget alimentaire contraint.

Alors que les prix amorcent une stabilisation, la confiance des consommateurs peine à revenir. Cette prudence persistante façonne un nouveau modèle de consommation, où la recherche du prix le plus bas et la diversification des circuits d’achat deviennent des réflexes durables.

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