Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a publié son rapport sur les préoccupations des Français. Ce document s’est appuyé sur les résultats d’une enquête menée par l’Ipsos, du 1ᵉʳ au 14 septembre 2023 auprès de 1 256 personnes de plus de 18 ans, pour mettre en évidence l’état d’esprit de la population française aussi bien en métropole qu’en outre-mer.
Le pouvoir d’achat en tête des préoccupations !
L’une des inquiétudes prédominantes des Français est la baisse de leur pouvoir d’achat. C’est notamment le cas chez les familles monoparentales (58 %) et les catégories professionnelles populaires (52 %). L’inquiétude des Français vis-à-vis du pouvoir d’achat est suivie de près par celle de la santé, tant la leur que celle de leurs proches (37 %). L’environnement, ainsi que les incivilités et la délinquance (32 % respectivement) sont également au centre des inquiétudes des Français.
Pour l'emploi et le chômage, ils ne sont cités que par 13 % des personnes interrogées, ce qui les place en dixième position sur treize thématiques. Toutefois, en outre-mer, le chômage occupe la quatrième place des préoccupations personnelles (36 %), à égalité avec la situation économique et financière du pays. Ces inquiétudes se situent ainsi derrière le pouvoir d’achat, la santé et les inégalités sociales.
Sur 13 thématiques, les inégalités sociales arrivent en 4ᵉ position !
Les inégalités sociales représentent une préoccupation qui s’est enracinée en profondeur dans toute la France et arrivent ainsi en 4ᵉ position parmi les 13 thématiques évoquées. En effet, entre 60 % et 67 % des sondés pensent que les inégalités liées au lieu de résidence, à l’origine géographique, à la couleur de peau et au genre sont importantes dans le pays. Pour eux, ces inégalités ont des conséquences « très importantes » en matière d’accès à l'emploi (43 %), à la santé (42 %), à l’enseignement supérieur (37 %) et à l’éducation (36 %).
Le CESE, qui représente un lien entre le pouvoir public et la société civile, a souligné un point très important. Les émeutes de l’été 2023 ont marqué l’esprit collectif et ont encore un impact au sein de la population française. Selon le CESE, il faut tirer « le signal d’alarme sur l’accumulation des crispations liées à l’accroissement de la pauvreté et de l’exclusion sociale, à la saturation des structures d’accompagnement et aux difficultés qu’engendre la pauvreté sur l’accès aux droits et la satisfaction des besoins les plus élémentaires ». « La montée de l’agressivité […], l’augmentation du sentiment d’injustice et d’abandon de la part des pouvoirs publics, l’expression d’une angoisse envers l’avenir ou encore la difficulté des acteurs de terrain à répondre aux demandes », précise-t-il.
« On n’est pas pauvre de la même façon partout en France »
Le rapport ne fait pas uniquement part des inquiétudes concernant la baisse du pouvoir d’achat due à l’inflation. Il révèle aussi un autre point tout aussi important. En effet, « le seuil de pauvreté qui aujourd’hui déclenche les aides sociales n’est pas adapté », souligne Marianne Tordeux, rapporteuse de l’avis du CESE et directrice des Affaires publiques chez France Digitale. « On n’est pas pauvre de la même façon partout en France, selon l’endroit où l’on vit et sa structure familiale », a-t-elle ajouté. Le « niveau de vie décent » n’est pas le même sur tout le territoire national. « Si vous avez des enfants adolescents, et que vous êtes une femme seule, dans un pavillon, c’est la catastrophe », précise-t-elle.
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