Les données de l’Insee publiées le 9 décembre révèlent une augmentation notable du patrimoine des ménages français au cours des dix dernières années. En 2024, le patrimoine brut moyen des Français s’élevait à 374 900 euros, une hausse de 9% par rapport à 2015.
Cette progression est principalement due à la valeur de l’immobilier, qui représente 61 % de ce patrimoine, suivi du patrimoine financier à 22 %. Toutefois, ces chiffres masquent une grande disparité entre les différentes catégories sociales et économiques indique l’étude de l’Insee. En 2024, la moitié des Français détenait une richesse brut supérieur à 205 000 euros. Cela signifie que le patrimoine médian a augmenté de 9,3 % en dix ans après prise en compte de l’inflation.
Cependant, les ménages endettés ne sont pas en reste, avec près de 46 % des ménages ayant encore des emprunts à rembourser. Ceux-ci représentent en moyenne plus de 49 200 euros, ce qui diminue leur patrimoine net médian, qui atteint environ 148 100 euros, soit une augmentation de 9,7 % par rapport à 2015.
Les inégalités de patrimoine persistent
Malgré cette augmentation générale, les inégalités sont marquées. Selon l’Insee, la moitié des ménages détient 93 % du patrimoine total du pays, tandis que les 10 % les plus riches en possèdent 48 %. Les 5 % les plus riches concentrent à eux seuls 34 % en France. Cette concentration de la richesse au sommet de l’échelle sociale est également mise en lumière par les récentes observations du Conseil des prélèvements obligatoires, qui ont critiqué la fiscalité actuelle sur la richesse, jugée inégale et peu efficace.
Les Français les plus riches ont connu une hausse plus significative de leur avoirs. En effet, les 10 % des ménages les plus aisés ont vu leur richesse augmenter de 15 % en termes constants, leur richesse brut atteignant 857 700 euros. Pour les 1 % les plus riches, cette progression a été encore plus marquée, avec une augmentation de 23 % dépassant les 3 millions d’euros. Par comparaison, les 10 % les plus modestes, dont la richesse brut est inférieur à 6 200 euros, ont vu leur richesse augmenter de 12,7 %, bien que ces derniers restent largement en dessous de la médiane.
Disparités visibles dans les types de patrimoine détenu par ces différentes catégories sociales
Les disparités sont également visibles dans les types de richesse détenu par ces différentes catégories sociales. Les plus modestes possèdent principalement du patrimoine résiduel, tel que des biens de consommation (voiture, équipement domestique), qui représentent 68 % de leur richesse. En revanche, les ménages plus aisés détiennent une part significative des avoirs financiers (24 %) et professionnel (19 %), en plus de l’immobilier.
Les 10 % des ménages les plus modestes sont également plus endettés, avec des emprunts représentant 29 % de leur patrimoine brut, contre 13 % pour l’ensemble des Français. Cependant, ils sont moins fréquemment endettés que les autres, les prêts à la consommation constituant une part plus importante de leur endettement, tandis que les ménages plus riches ont souvent des prêts immobiliers en plus de leurs crédits à la consommation.
Ainsi, bien que le patrimoine des Français ait augmenté de manière significative en dix ans, il demeure marqué par des inégalités profondes, particulièrement entre les catégories les plus modestes et les plus riches. Ces différences de richesse soulignent la nécessité d’une révision de la fiscalité du patrimoine, afin de mieux répondre aux disparités actuelles.








