La shrinkflation, une pratique adoptée par les distributeurs en raison de la hausse des prix à la consommation, est désormais encadrée par un arrêté publié le 4 mai. Toutefois, une nouvelle pratique a fait son apparition pour camoufler la hausse des prix. Il s'agit de la stretchflation, une méthode qui consiste à augmenter la quantité d’un produit, tout en augmentant d'une façon disproportionnelle son prix de vente.
À partir du 1ᵉʳ juillet, les produits de grande consommation préemballés « à quantité nominale constante dont la quantité a été réduite et qui se traduit par une hausse du prix ramené à l'unité de mesure » doivent porter la mention « Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au (préciser l'unité de mesure concernée) a augmenté de…% ou… euro ». C'est que fixe l’arrêté qui date du 16 avril 2024 et publié le 4 mai.
La shrinkflation étant encadrée, des industriels ont trouvé une nouvelle parade pour camoufler la hausse des prix : la stretchflation. Concrètement, l’industriel augmente le poids de son produit et, en parallèle, le prix de vente de façon disproportionnelle. Le consommateur achète donc le produit plus cher et généralement sans se rendre compte.
La shrinkflation et la stretchflation, deux pratiques qui se ressemblent
Cette pratique est mise en avant par le journaliste spécialiste de la grande distribution, Olivier Dauvers, sur son site qui traitant de la consommation. Pour illustrer cette pratique, le journaliste met en avant un cas repéré chez Intermarché. Il s'agit des pains fourrés surgelés, les « Original Bun’s » de McCain. Un produit en format 400 g, vendu 2,93 euros par Intermarché. Le même produit est disponible en format 460 g à 3,99 euros. Il suffit de faire des calculs simples pour comprendre que le prix de ce produit a subi une hausse. La quantité a augmenté de 15 %, mais le prix de 35 %.
Si on fait le calcul au kilo, le produit en format 400 g est vendu à 2,93 euros, soit à 7,33 euros le kilogramme, alors que le paquet en format 460 g revient à 8,67 euros le kilogramme. L'on se demande si le gouvernement, qui a mis en place une réglementation appelée à mettre fin à la shrinkflation, va aussi agir contre la stretchflation. Il faut dire que ces deux pratiques se ressemblent. L'une consiste à diminuer le volume en gardant le même prix, l'autre à augmenter le volume en augmentant le prix de façon plus conséquente.