Après l'annonce d'Emmanuel Macron, le 14 septembre dernier, sur le grand retour de l'indemnité carburant pour l'année 2024, Bercy avait fait une déclaration qui avait désenchanté les 60% de travailleurs concernés par cette indemnité. En effet, Bruno Le Maire avait affirmé que cette prime ne serait pas versée automatiquement, mais sous une condition bien précise.
La prime carburant a été instaurée en 2022 afin d'aider les personnes se rendant sur leur lieu de travail à l'aide de leur véhicule à payer le plein. C'est une aide tombée à point nommé, puisque les cours des carburants en 2022 et même en 2023 ont connu des hausses spectaculaires. Pour cette année, l'indemnité a été étendue à 1,6 million de bénéficiaires supplémentaires.
Cependant, avec la déclaration de Bruno Le Maire, le 14 décembre 2023, les 60% de travailleurs modestes possédant des véhicules ont déchanté. Le ministre avait fait entendre que cette aide de 100 euros ne serait pas versée ce mois de janvier, expliquant qu'elle est conçue uniquement pour contrer la flambée des prix des carburants. « C'est un dispositif de protection quand les prix du carburant explosent », avait-il appuyé au micro de BFM.
Sur le site du ministère de l'Économie, on peut lire : « Suite aux annonces du président de la République le 24 septembre 2023, une indemnité carburant travailleur pourra être versée en 2024 si le prix du carburant devait dépasser un "seuil d’alerte" »
La prime carburant conditionnée à un « seuil d'alerte » des prix des carburants
Bien que le seuil précis pour déclencher cette mesure n'ait pas été fixé définitivement, Bruno Le Maire avait laissé entendre que la barre des « 1,95 ou 1,96 euro du litre » d'essence pourrait être le plafond qui déclenchera le versement de cette indemnité. « La dernière fois, on l'a mise en place quand les carburants ont atteint 1,95 euro, ça me paraît être un seuil raisonnable », avait-il souligné. En clair, le gouvernement va commencer à distribuer la prime carburant « au moment où les gens nous disent qu'ils ne peuvent plus aller travailler », tranchait le ministre en décembre dernier.
Il faut dire que l'éventualité d'une flambée des prix carburants est écartée dans l'immédiat et même dans un futur proche, vu que les cours sont sur une courbe tantôt stable, tantôt ascendante ou descendante. Mais une chose est sûre, on est loin des niveaux records enregistrés en 2022 et 2023 et à partir desquels l'indemnité carburant sera lancé.
De plus, les prix du pétrole, responsable direct des fluctuations du marché du carburant en France, sont en baisse. Mieux, selon certains spécialistes, rien ne laisse présager une flambée cette année. « Je ne peux pas penser que le prix du pétrole va baisser nettement en dessous de ce niveau (8 janvier : autour de 76 dollars pour et 71 dollars pour le WTI, NDLR). C'est un prix qui est à peu près satisfaisant pour l'Arabie saoudite et pour la Russie, donc on peut estimer qu'on est assez proche d'un bon équilibre. Maintenant, le marché pétrolier est tout sauf en situation d'équilibre pour de longues périodes de temps », a-t-il expliqué sur France Info.
En conclusion, et à moins d'un événement majeur pouvant renverser la donne, le versement de la prime carburant n'aura pas lieu cette année.
