Chaque année, les contribuables doivent déclarer leurs revenus, mais tous ne paient pas forcément d’impôt. Grâce aux seuils d’imposition réévalués et aux mécanismes de décote, près d’un Français sur deux ne sera pas concerné par l’impôt sur le revenu en 2025. Décryptage des critères qui permettent d’être exonéré.
Le système fiscal français repose sur un barème progressif, et chaque année, les seuils sont ajustés pour tenir compte de l’inflation. En 2025, les seuils d’imposition ont été revalorisés de 1,8 %, modifiant ainsi les montants à partir desquels un contribuable devient imposable.
Selon la Direction générale des finances publiques (DGFiP), une personne seule ne paiera pas d’impôt si son revenu net imposable ne dépasse pas 17 452 euros. Pour un couple sans enfant, le seuil est fixé à 32 587 euros. Un célibataire avec un enfant sera exonéré si son revenu net imposable est inférieur à 23 201 euros, tandis qu’un couple avec deux enfants ne paiera rien en dessous de 44 084 euros.
Ces ajustements permettent à de nombreux ménages de rester en dessous du seuil d’imposition, réduisant ainsi le nombre de foyers redevables de l’impôt sur le revenu.
L’abattement forfaitaire de 10 % : une réduction automatique
Lors du calcul du revenu imposable, un abattement automatique de 10 % est appliqué sur les revenus déclarés. Cet abattement est destiné à compenser les frais professionnels des salariés et travailleurs indépendants.
Prenons l’exemple cité par nos confrères du JDN, celui-ci concerne un salarié gagnant 1 600 euros nets par mois. Son revenu annuel est de 19 200 euros, mais après application de l’abattement forfaitaire de 10 %, son revenu net imposable descend à 17 280 euros. Ce calcul lui permet de rester sous le seuil d’imposition et donc d’échapper à l’impôt.
La décote fiscale : un allègement pour les faibles revenus
Même lorsqu’un contribuable dépasse légèrement le seuil d’imposition, il peut bénéficier du mécanisme de la décote. Cette réduction d’impôt concerne les revenus modestes et permet d’atténuer le passage à l’imposition.
Dans l’exemple précédent, l’impôt théorique calculé pour un salarié percevant 1 600 euros nets mensuels est de 633,60 euros. Cependant, grâce à la décote, le montant réellement dû tombe à 47,30 euros.
Or, l’administration fiscale applique une règle spécifique : si l’impôt dû est inférieur à 61 euros, il n’est pas réclamé. En effet, traiter un dossier coûte en moyenne 61 euros à la DGFiP, ce qui le rend non rentable. Ainsi, ce salarié sera exonéré de toute obligation fiscale, bien qu’étant techniquement imposable.
Un impôt sur le revenu toujours controversé
Le fait que 50 % des foyers fiscaux ne paient pas d’impôt sur le revenu est régulièrement débattu dans le cadre des réformes fiscales. Certains estiment que cette situation déséquilibre la répartition de l’effort fiscal, tandis que d’autres soulignent qu’elle compense les inégalités économiques.
Quoi qu’il en soit, les contribuables souhaitant optimiser leur fiscalité doivent s’informer sur ces dispositifs de réduction pour limiter leur imposition. En attendant, l’année 2025 confirme une tendance bien ancrée : un Français sur deux n’aura rien à payer au fisc.