Impôts : le ministre de l’Économie plaide pour une taxation permanente des plus riches

Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a annoncé sa volonté de rendre pérenne la contribution différentielle sur les hauts revenus, une mesure qui concerne les Français les plus riches.

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image du ministre de l'Economie Eric Lombard qui veut pérenniser les impôts sur les hauts revenus (riches)
Impôts : Le ministre de l'Économie plaide pour une taxation permanente des plus riches | Econostrum.info

Le 13 avril 2025, Eric Lombard a exprimé son désir de rendre la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), initialement temporaire, permanente. Cette mesure touche les contribuables les plus riches, c’est-à-dire ceux gagnant plus de 250 000 euros par an pour un célibataire et 500 000 euros pour un couple sans enfants. Le ministre a justifié cette proposition en soulignant son objectif de solidarité fiscale et de financement des besoins de l’État.

Depuis son introduction, la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), qui s’applique aux contribuables gagnant plus de 250 000 euros par an pour un célibataire et 500 000 euros pour un couple sans enfants, a été vue comme une mesure temporaire. Cependant, le ministre a exprimé sa volonté de pérenniser cette taxe en 2025. Le taux minimal de 20% d’imposition permet de garantir une participation proportionnelle des plus riches aux finances publiques.

Le ministre Lombard a souligné que cette taxe s’inscrit dans un effort global de solidarité et qu’elle permet de répondre aux besoins financiers du pays. La proposition vise à garantir un financement plus stable pour l’État, en compensant les recettes manquantes dues à l’arrêt de certaines autres taxes. D’après Eric Lombard, cette mesure devrait permettre de dégager 2 milliards d’euros de recettes annuelles pour les finances publiques.

La fin de l’impôt exceptionnel sur les grandes entreprises

Le gouvernement a également annoncé la fin de l’impôt exceptionnel sur les grandes entreprises, instauré en 2024, qui avait permis de récolter 8 milliards d’euros. Cette taxe, qui touchait les grandes sociétés, ne sera pas reconduite en 2025, rapporte Le Monde. Le ministre a expliqué que si l’impôt sur les grandes entreprises rapportait des recettes importantes, il n’était pas compatible avec les objectifs de compétitivité du pays.

Face à cette perte de revenus, la CDHR apparaît comme une alternative pour maintenir un niveau de financement suffisant. Eric Lombard a précisé que, même si l’impôt sur les grandes entreprises ne serait plus reconduit, la contribution sur les hauts revenus offrirait une solution pour pallier cette diminution de ressources.

La question de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF)

Eric Lombard a été interpellé par les journalistes à propos d’un éventuel retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), mesure fiscale qui avait été supprimée en 2018. Il a formellement rejeté cette idée, expliquant que l’ISF ne concernait pas les revenus, mais le patrimoine. Selon lui, il n’est pas question de remettre en cause un outil d’investissement destiné à encourager l’entrepreneuriat et la création d’entreprises. L’objectif du gouvernement est donc de maintenir des taxes sur les revenus, sans nuire à l’investissement dans les secteurs économiques clés.

Le ministre a insisté sur le fait que la CDHR ne doit pas être vue comme un retour de l’ISF, mais comme une mesure ciblée pour augmenter la contribution des plus riches sans nuire à la compétitivité économique du pays. Cette mesure pourrait toucher quelques dizaines de milliers de contribuables, mais Eric Lombard a précisé qu’il s’agissait là d’un effort raisonnable, en accord avec l’objectif de justice fiscale.

Un outil de lutte contre la suroptimisation fiscale

Dans le cadre de la réforme, le gouvernement souhaite également utiliser la CDHR pour lutter contre la suroptimisation fiscale. L’idée est de réduire les possibilités d’optimisation fiscale qui permettent à certains contribuables de réduire leur facture fiscale à des niveaux parfois ridicules par rapport à leurs revenus réels.

Pour cela, Bercy travaille sur une adaptation de la CDHR afin qu’elle devienne un outil plus efficace pour contrer ces pratiques. Selon Eric Lombard, cet outil permettra de garantir que tous les citoyens participent équitablement à l’effort fiscal demandé par l’État.

Un avenir incertain pour la contribution des plus riches

Bien que le ministre de l’Économie soutienne la pérennisation de cette contribution, de nombreuses questions demeurent sur l’impact de cette mesure. Certains experts en fiscalité s’interrogent sur ses effets sur la compétitivité des entreprises et les investissements étrangers. D’autres, au contraire, estiment que cette initiative est un signe de solidarité nationale qui pourrait renforcer la cohésion sociale, notamment en période de fortes inégalités économiques.

Alors que l’État continue de faire face à des défis financiers, la CDHR pourrait devenir un levier essentiel pour garantir la pérennité des finances publiques sans recourir à une nouvelle taxation sur le patrimoine.

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