Chaque année, des millions de salariés doivent arbitrer entre l’abattement forfaitaire et la déclaration des frais réels pour optimiser leur impôt sur le revenu. Le barème kilométrique permet d’évaluer ces dépenses sans fournir de justificatifs détaillés. Son calcul dépend de la puissance du véhicule et de la distance parcourue.
L’administration fiscale applique par défaut un abattement automatique de 10 % sur les traitements et salaires pour couvrir les dépenses professionnelles courantes. Toutefois, cette déduction peut être moins avantageuse pour ceux qui engagent des frais importants liés à leur véhicule. Les contribuables peuvent alors opter pour la déduction des frais réels, qui inclut notamment les frais kilométriques. Deux choix s’offrent à eux : déclarer leurs dépenses réelles en conservant tous les justificatifs ou utiliser le barème kilométrique fixé par l’État, qui estime les coûts en fonction de la puissance fiscale du véhicule et de la distance parcourue.
Quels véhicules et trajets sont concernés ?
Les barèmes kilométriques s’appliquent aux automobiles, motocyclettes et cyclomoteurs utilisés pour des trajets domicile-travail. L’administration fiscale autorise en général la déduction d’un seul aller-retour quotidien, sauf exceptions comme les horaires décalés, l’absence de transport en commun ou certaines contraintes familiales.
L’éloignement entre le domicile et le lieu de travail est également encadré. Jusqu’à 40 kilomètres par trajet, la déduction est acceptée sans justification. Au-delà, le contribuable doit prouver que la distance est nécessaire, notamment en cas de mutation, de coût du logement trop élevé à proximité du lieu de travail ou d’impératifs familiaux. Si la distance dépasse 40 kilomètres sans justification, seule la partie correspondant à 40 kilomètres maximum est retenue.
Comment fonctionne le barème kilométrique ?
Chaque année, le barème kilométrique est publié au Journal Officiel et permet aux contribuables d’évaluer leurs dépenses de transport en fonction de plusieurs critères. La puissance fiscale du véhicule, la distance parcourue dans l’année et le type de véhicule déterminent le montant déductible.
Pour une voiture 4 CV ayant parcouru 13 200 kilomètres, le calcul est le suivant : (13 200 x 0,340) + 1 330 = 5 818 euros. Ce montant peut être déduit du revenu imposable. Pour une voiture électrique, le barème prévoit une majoration de 20 % afin de compenser les coûts de recharge et de location de batterie.
La déduction des frais réels : une alternative au barème
Certains contribuables choisissent de déclarer leurs dépenses réelles plutôt que d’utiliser le barème kilométrique. Cette option exige de conserver tous les justificatifs, notamment les factures de carburant, d’entretien, de réparations et d’assurance, pendant trois ans en cas de contrôle fiscal.
Les frais déductibles incluent le carburant, l’entretien et les réparations, l’assurance du véhicule ainsi que les frais de stationnement et de péages, qui ne sont pas pris en compte dans le barème kilométrique. Les personnes louant une voiture peuvent également déclarer leurs frais, mais sans cumuler le barème kilométrique et les loyers de location.
Remplir sa déclaration d’impôts en 2025
Les frais réels doivent être renseignés dans le formulaire 2042, à la case 1AK ou 1BK selon le déclarant. Pour les trajets supérieurs à 40 kilomètres, une note explicative doit être jointe afin de justifier la nécessité de l’éloignement, précise Capital.
Le choix entre barème kilométrique et frais réels dépend du profil du contribuable. Ceux qui parcourent de longues distances avec un véhicule puissant bénéficieront généralement d’une réduction d’impôt plus importante en appliquant le barème. À l’inverse, pour ceux dont les dépenses réelles sont inférieures au montant calculé avec le barème, il est plus intéressant de conserver l’abattement de 10 %.
Avant d’opter pour l’une des deux méthodes, il est recommandé de simuler les deux options pour déterminer celle qui offre l’avantage fiscal le plus élevé.