Un PER est souvent perçu comme un outil d’épargne à long terme destiné à préparer sa retraite. Toutefois, certains retraités envisagent d’en ouvrir un même après leur départ en retraite, notamment pour bénéficier d’un avantage fiscal et optimiser la transmission de leur patrimoine. Cette stratégie peut être pertinente, mais elle comporte plusieurs limites à prendre en compte.
Contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d’ouvrir un PER après la retraite, mais les conditions varient selon les assureurs. Certains établissements fixent une limite d’âge à 70 ou 75 ans, tandis que d’autres acceptent les souscriptions sans restriction d’âge.
L’un des principaux avantages du PER réside dans la déduction fiscale des versements. En effet, les sommes placées sur un PER sont déductibles du revenu imposable, dans la limite de 10 % des revenus professionnels. Cependant, pour les retraités, ce plafond est réduit à 4 637 euros en 2025, sauf s’ils disposent encore de plafonds de déduction non utilisés des trois années précédentes.
Un intérêt fiscal limité pour certains profils
Si l’objectif principal est de réduire son impôt sur le revenu, ouvrir un PER après la retraite peut être moins avantageux qu’en période d’activité. Les retraités ont souvent des revenus plus faibles, donc un taux d’imposition réduit, ce qui diminue l’intérêt de la déduction fiscale. De plus, au moment de la sortie du PER, les sommes récupérées sous forme de capital ou de rente sont soumis à l’impôt, ce qui peut réduire les gains fiscaux réalisés à l’entrée.
Toutefois, pour un retraité fortement imposé, notamment en cas de revenus élevés ou de forte imposition sur le patrimoine, l’ouverture d’un PER peut rester une solution pertinente pour réduire la base imposable et optimiser la fiscalité successorale.
Le PER peut aussi être utilisé comme un outil de transmission du patrimoine. À condition de ne pas le clôturer de son vivant, il permet de transmettre un capital aux bénéficiaires désignés. Cependant, après 70 ans, les règles fiscales changent : les sommes versées après cet âge sont soumises aux droits de succession au-delà d’un abattement de 30 500 euros pour l’ensemble des bénéficiaires, contrairement aux sommes investies avant cet âge, qui bénéficient d’un cadre fiscal plus avantageux, comme l’explique Capital.
Quelle stratégie d’investissement adopter ?
Lors de l’ouverture d’un PER à la retraite, il est important de bien choisir la gestion financière du contrat. Si l’objectif est de sécuriser son capital, privilégier des fonds obligataires datés peut être une option, bien que leur rendement soit en baisse depuis un an. Une gestion pilotée à horizon peut aussi être intéressante pour ajuster progressivement le niveau de risque en fonction du moment de liquidation du PER.
Enfin, il faut surveiller d’éventuelles évolutions législatives qui pourraient imposer un âge limite de souscription ou des règles plus strictes sur la transmission des sommes épargnées.