Le dernier congrès de l'Association des maires de France (AMF), clôturé le 23 novembre à Paris, a été riche en débats. Les édiles y ont notamment dénoncé la suppression de la taxe d'habitation sur la résidence principale en janvier 2023. Pour sortir de la crise, ils appellent à la création d'un nouvel impôt local baptisé « impôt résidentiel », indique Capital.
Les maires ont souligné, lors du congrès en question, les défis auxquels ils font face quotidiennement. Ils ont principalement mis en avant la difficulté de remplir les caisses de leurs communes, exacerbée par la suppression de la taxe sur l'habitation principale. C'est ce qu'explique Murielle Fabre, secrétaire générale de l'AMF et maire de Lampertheim : « En tant que maires, nous devons faire face à de multiples crises : climatique, économique, sécuritaire… Comment y parvenir dans ces conditions ? ».
Philippe Laurent, maire de Sceaux (Hauts-de-Seine), a rappelé, quant à lui, que depuis les municipales de 2020, 1 300 maires avaient démissionné. Des retraits ayant un rapport avec « le contexte général » que vivent les communes, explique-t-il. La crainte commune à ces responsables locaux maires est donc celle de ne plus avoir le contrôle sur la situation des communes, notamment avec la suppression de la taxe d'habitation sur les résidences principales. « Cette réforme qui a été faite sans concertation avec les élus locaux nous rend moins autonomes financièrement et plus dépendants de l’État », déplore Gilles Leproust, maire d’Allonnes (Sarthe).
Il faut rappeler que ces communes ont été dédommagées à hauteur de 18,5 milliards d’euros. Pourtant, la crainte des maires continue, jugeant que ce système de compensation n'est pas assez rigide et pourrait se dégrader avec le temps.
Un impôt de résidence local applicable à tous les contribuables
Pour l'AMF et son président réélu, David Lisnard, la solution réside dans la création d'un « impôt résidentiel » applicable à l'ensemble des habitants d'une commune. « Il est inefficace et injuste de faire reposer l’effort fiscal local seulement sur les propriétaires, ce qui est le cas aujourd’hui », a récemment déclaré l’édile cannois sur Public Sénat.
Il s'agit surtout d'une démarche qui va pouvoir permettre de restaurer une marge de manœuvre financière pour les communes, selon lui.
Le gouvernement, quant à lui, s'oppose fermement à l'idée d'un nouvel impôt local, au vu de la situation économique des Français. D'autant plus que pour l'heure, la priorité est de baisser les prélèvements obligatoires pour les ménages.