Impôts 2025 : le gouvernement refuse de taxer les ultra-riches

Un projet de loi visant à instaurer un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des plus grandes fortunes françaises est au cœur des débats à l’Assemblée nationale. Inspirée des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, cette proposition pourrait générer jusqu’à 25 milliards d’euros de recettes fiscales. Pourtant, le gouvernement, par la voix de la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, rejette fermement cette mesure, redoutant une fuite des capitaux et un impact négatif sur l’investissement.

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L’image montre un avis d’impôt sur les revenus de la Direction générale des finances publiques, accompagné de billets en euros. Elle illustre le paiement des impôts en France.
Impôts 2025 : le gouvernement refuse de taxer les ultra-riches | Econostrum.info

Alors que certains économistes et responsables politiques plaident pour un impôt minimum sur les plus grosses fortunes, l’exécutif s’y oppose catégoriquement. L’objectif de cette mesure serait de s’assurer que les 0,01 % des contribuables les plus riches contribuent davantage aux finances publiques. 

La proposition de loi, portée par les écologistes, vise à créer un impôt plancher sur les patrimoines dépassant 100 millions d’euros. L’objectif est d’imposer une contribution minimale de 2 % sur l’ensemble de la fortune, afin d’éviter que certains ultra-riches ne bénéficient d’optimisations fiscales leur permettant de payer moins d’impôts que la moyenne des Français.

Le texte, inspiré des recherches de Gabriel Zucman, est soutenu par plusieurs économistes de renom, dont Julia Cagé, Thomas Piketty et Lucas Chancel. Selon eux, les très grandes fortunes bénéficient aujourd’hui d’un régime fiscal particulièrement avantageux, leur permettant d’échapper en grande partie à l’imposition sur le revenu et sur la fortune. Ils dénoncent une injustice fiscale et estiment que cette mesure permettrait de rééquilibrer la contribution des plus riches à l’effort national.

Un risque de fuite des capitaux selon le gouvernement

Face à cette proposition, le gouvernement affiche une opposition catégorique. Amélie de Montchalin estime que ce nouvel impôt pourrait pousser les grandes fortunes à quitter la France, entraînant une perte d’investissements et une érosion de la base fiscale. Elle considère qu’une telle taxation, qui viserait seulement 2 000 contribuables, serait inefficace et risquerait d’avoir des conséquences économiques négatives à long terme.

Un autre point de discorde porte sur la taxation des biens professionnels. Le gouvernement refuse catégoriquement d’inclure dans cet impôt les actifs économiques, comme les parts d’entreprises détenues par les milliardaires. Les défenseurs du projet estiment pourtant que ces actifs doivent être pris en compte, car ils constituent l’essentiel de la fortune des grandes familles industrielles françaises.

Un impôt minimal différentiel pour les ultra-riches envisagé par le gouvernement ?

Bien que fermement opposé à cette taxation de 2 %, l’exécutif travaille sur un impôt minimal différentiel, qui viserait les cas d’optimisation fiscale excessive. L’idée serait de s’assurer que les grandes fortunes paient au moins 0,5 % de leur patrimoine en impôts, en prenant en compte l’ensemble des contributions existantes : impôt sur le revenu, impôt sur la fortune immobilière, prélèvements sur les dividendes et autres contributions exceptionnelles.

Cette approche, plus mesurée, permettrait d’éviter un exode fiscal tout en garantissant une contribution minimale des ultra-riches. Une concertation avec des experts et des économistes doit être menée dans les prochains mois pour affiner cette proposition et évaluer son impact sur l’économie et les finances publiques. Le gouvernement espère ainsi trouver un compromis acceptable, capable de renforcer la justice fiscale sans compromettre l’attractivité du pays.

Le projet de taxation des grandes fortunes reste un sujet hautement sensible en France. Entre la volonté de réduire les inégalités fiscales et la crainte d’un recul de l’attractivité économique, le gouvernement doit jongler avec des intérêts parfois contradictoires. Si l’impôt plancher de 2 % semble voué à l’échec, la mise en place d’un mécanisme d’imposition minimale pourrait constituer une alternative plus consensuelle.

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