Des sondages réguliers sont menés auprès des Français pour évaluer leur perception des impôts qu'ils doivent payer. Ainsi, plus de 40% des contribuables français ont l'impression que leurs impôts ont augmenté, contre 30% environ qui pensent qu'ils paient moins d'impôts qu'auparavant. 23% d'entre eux estiment que leur niveau d'imposition est demeuré constant au fil des ans.
Un consentement élevé aux impôts
La consultation « En avoir pour mes impôts » a été lancée le 25 avril 2023. Son but était de permettre aux contribuables de « s'exprimer sur l'utilisation qui est faite de l'argent public », tel que l'explique un communiqué diffusé par le ministère des Comptes publics. « La perception d'impôts en hausse a nettement reculé depuis quelques années », conclut le gouvernement suite à cette étude. En 2016, les contribuables français étaient 74 % à estimer qu'ils avaient augmenté cette même année. Le gouvernement fait valoir ainsi une baisse continue de la fiscalité touchant les particuliers.
Au total, 484 448 personnes ont participé à cette large consultation. Les redevables de l'impôt sur le revenu représentaient 86 % des répondants. Cette étude a pu relever un fort consentement à l'impôt de la part des contribuables. Ils sont, en effet, 88 % à estimer que « payer ses impôts est un acte citoyen ». En revanche, ils sont 78 % à considérer que l'argent qui leur est prélevé est mal utilisé.
65 % des répondants estiment que la santé est le poste budgétaire à privilégier. Les autres postes cités sont l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la recherche (47 %), l'environnement (31 %), la sécurité (28 %) et la justice (25 %). Il est à noter que le poste budgétaire qui figure au sommet des dépenses de l'État, à savoir les retraites, n'est cité « que par un cinquième des déclarants », note le gouvernement.
Loin de la « grande opération de transparence » sur les comptes publics promise par Gabriel Attal, le site « En avoir pour mes impôts » ne permet pas d’explorer en détail les différentes lignes du budget de l’Etat.https://t.co/La6UMFv1Yg
— Le Monde (@lemondefr) May 2, 2023
« Faire bouger notre modèle social »
Le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal a réagi dans le communiqué du gouvernement. « Il y a un message clair qui nous est adressé par les Français : la santé et l'école sont des sanctuaires, et l'écologie doit être considérée comme un ministère régalien : chacune de ces priorités aura une traduction concrète dans le budget », a-t-il assuré.
Il note par ailleurs que 81 % des répondants « ont le sentiment d'être mal informés sur l'utilisation des impôts ». Seuls 17 % des contribuables ont l'impression inverse. Pour Gabriel Attal, « les Français nous demandent aussi clairement de faire bouger notre modèle social. C'est ce que nous faisons avec la réforme de l'assurance-chômage qui met l'accent sur la reprise du travail plutôt que l'inactivité ». Rappelons à ce titre que, depuis le 1ᵉʳ février, la durée d'indemnisation des chômeurs a été réduite de 25 %.