Alors que le gouvernement cherche à réduire de 40 milliards d’euros les dépenses publiques dans le cadre du budget 2026, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) relance une idée aussi controversée que symbolique : faire payer l’impôt sur le revenu à tous les foyers fiscaux, y compris les plus modestes. Bien évidemment, une telle mesure ne fait absolument pas l’unanimité, en particulier à cause de la pression qu’elle met sur les ménages les plus vulnérables.
Aujourd’hui, seuls 44,7 % des foyers français – soit environ 18,2 millions sur 40,7 millions – sont assujettis à l’impôt sur le revenu. La CPME juge ce chiffre trop bas et propose de généraliser la contribution, y compris pour les foyers non imposables, via une somme symbolique. Pour son président Amir Reza-Tofighi, « chacun pourrait contribuer à la hauteur de ses moyens, y compris les plus modestes », afin de mieux financer le modèle social tout en réduisant la part supportée par les actifs, rapporte Capital.
Vers un impôt sur le revenu universel : une réforme aux multiples enjeux
L’objectif affiché est double : rééquilibrer la charge fiscale en élargissant sa base, mais aussi sensibiliser les Français au coût réel des services publics, en particulier de la santé. Dans un pays où l’accès aux soins est financé collectivement, la CPME estime que cette mesure permettrait à chacun de mieux percevoir les enjeux du financement public, en renforçant le lien entre solidarité nationale et responsabilité individuelle.
Cette initiative, bien que soutenue par certains cercles économiques, suscite également de nombreuses critiques. Les syndicats, comme la CGT, défendent d’autres pistes, notamment un retour de la TVA sociale, tandis que certains experts plaident pour des réformes ciblées sur les retraites ou l’héritage. Pour ses détracteurs, imposer même symboliquement les plus modestes pourrait s’apparenter à une mesure injuste dans un contexte d’inflation persistante.
Une proposition qui n’est pas nouvelle
L’idée d’une contribution universelle n’est pas inédite. Elle avait déjà été formulée en 2019 par Jacqueline Gourault, alors ministre de la Cohésion des territoires. Elle suggérait à l’époque que chaque Français paie, au moins symboliquement, un impôt sur le revenu. Cette proposition, rapidement enterrée par Matignon, revient aujourd’hui dans un contexte budgétaire plus tendu, avec des enjeux renforcés autour du modèle de solidarité nationale. La relance de ce débat par la CPME pourrait bien remettre en question certaines lignes rouges fiscales, en pleine réflexion sur l’avenir des finances publiques.
Avec une généralisation de l’impôt sur le revenu, le gouvernement pourrait donc booster significativement ses recettes fiscales, mais à quel prix ?








