Dans le cadre de la lutte contre l'inflation, le gouvernement va indexer le barème de l'impôt sur le revenu dès 2024. Une mesure décidée pour éviter de pénaliser les salariés ayant profité récemment d'une augmentation de salaire. Cette initiative vient d'être confirmée par le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Me Maire.
Un rehaussement de 4,8 % du seuil des tranches d'imposition
L'indexation de l'impôt sur le revenu est à présent officielle. « Je vous confirme que nous indexerons le barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation, c'est-à-dire de 4,8 % », a déclaré Bruno Le Maire lors d'une interview accordée à LCI. Pour rappel, en raison de la hausse de l'inflation, qui devrait atteindre les 4,9 %, de nombreuses entreprises ont procédé à une revalorisation salariale. Pour éviter à 320 000 employés de payer plus d'impôts, Bruno Le Maire a décidé d'appliquer une augmentation de 4,8 % sur le seuil d'entrée des différentes tranches d'impôts,
D'autre part, le ministre de l'Économie a tenu à souligner que cette mesure représentait une perte conséquente pour l'État. « Ça représente quasiment 6 milliards d'euros de manque à gagner pour le budget de l'État, donc c'est un effort très important. Mais, un effort qui va au travail, à tous ceux qui se lèvent le matin, travaillent et nous permettent d'avoir ces résultats économiques », a-t-il assuré. Pour rappel, le barème de l'impôt sur le revenu a déjà été indexé de 5,4 % en 2023 pour la déclaration des impôts relatifs aux revenus réalisés en 2022.
Concrètement, aucune augmentation fiscale ne sera appliquée sur les revenus inférieurs ou égaux à 10 777 euros par an. En revanche, une taxe de 11 % sera appliquée sur les revenus compris entre 10 778 et 27 478 euros par an. Cette taxe passera à 30 % pour les revenus annuels compris entre 27 479 et 78 570 euros. Quant aux salariés qui perçoivent entre 78 571 et 168 994 euros, leur taux d'imposition sera de 41 %. Enfin, pour un revenu annuel de 168 995 euros et plus, le taux grimpera à 45 %.
Les entreprises d'autoroutes doivent s'attendre à une « taxation des surprofits »
Par ailleurs, Bruno le Maire a annoncé une « taxation des surprofits » des entreprises d'autoroutes dans le budget de 2024. Concernant la seconde moitié de la CVAE, elle ne sera pas retirée en 2024. Il a également confirmé la décision de supprimer la cotisation minimum de 63 euros de la CVAE, qui impactait plus de 300 000 sociétés, principalement des TPE et PME.
D'autre part, le fonctionnaire d'État a tenu à préciser que les montants économisés suite à la suppression progressive des avantages fiscaux sur le GNR « n'iront pas à l'État ». Cet argent contribuera à la « transformation écologique » dans le secteur de l'agriculture ainsi qu'au financement de l'acquisition des machines électriques pour le secteur du BTP.