Avec ses 48 médailles récoltées, jusqu’au matin de ce mardi 6 août, la France est troisième au classement des Jeux olympiques de Paris 2024, derrière les États-Unis et la Chine. Des primes sont offertes aux athlètes pour chaque médaille remportée. 80 000 euros pour une médaille d’or, 40 000 euros pour une médaille d’argent et 20 000 euros pour une médaille de bronze. Cependant, les primes versées en récompense sont soumis à l’impôt. Ce qui met en colère l’ex-ministre des Sports David Douillet.
Intervenant sur RMC Sport, lundi 5 août, l’ex-judoka David Douillet a exprimé sa grande colère contre l’imposition des athlètes français participant aux Jeux olympiques de Paris 2024. « Pour certains athlètes, c'est de l'argent de poche, et pour d'autres, dans des petits sports, c'est immense. Fiscaliser ça ? Je trouve que c'est une honte », a-t-il affirmé, en dénonçant « un scandale ».
Pour David Douillet, ces primes sont « ridicules » pour un pays comme la France. « Il faut prendre conscience d’une chose : quand un athlète touche 80 000 euros, vous savez combien de temps il met pour avoir sa breloque ? Entre 10 et 15 ans. Et c’est plutôt 15. Si tu étales 80 000 euros sur 15 ans, tu verras ce que c’est », affirme-t-il, en effet.
Jusqu’à ce mardi matin, les sportifs français ont récolté quelque 48 médailles entre l’or, l’argent et le bronze. Une récolte qui représente un peu plus de six millions d’euros sur une enveloppe globale de 18,6 millions d’euros du budget de l’État qui devra supporter aussi les montants qui seront versés à l’encadrement de ces sportifs. RMC Sport a révélé que les encadrements percevront des montants équivalents à ceux des sportifs médaillés pour ses JO 2024.
Le ministère des Sports a d’ailleurs confirmé à ce sujet que « le montant des primes attribuées à l’encadrement a été revalorisé et fixé à une proportion égale au montant de la prime de l’athlète médaillé qu’ils ont accompagné, contre 50 % auparavant ». De son côté, évoquant ce sujet dimanche lors d’une conférence de presse, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a assuré être prête à continuer « d'exploser l'enveloppe, avec la bénédiction de Bruno Le Maire s'il faut ».
Les athlètes peuvent toutefois bénéficier du dispositif d'étalement
Enfin, les primes des Jeux olympiques n’ont pas toujours été soumises à l’impôt. Depuis les olympiades d’Albertville en 1992, ces dernières étaient défiscalisées jusqu’aux derniers JO de Tokyo en 2021. Pour rappel, les Jeux olympiques d'hiver de Vancouver et de Sotchi en 2010 et en 2014 respectivement, ainsi que les JO de Londres en 2012 ont, eux aussi, été exceptionnellement soumis aux taxes. Aussi, les primes des médaillés seront imposées, l’année prochaine, selon le barème progressif, après abattement de 10 % ou déduction des frais réels.
Les athlètes pourront toutefois, selon leur choix, bénéficier du dispositif d’étalement prévu dans le Code général des impôts, affirme Le Parisien. Le montant dû à l’administration fiscale sera alors étalé sur quatre ans et s’ajoutera, par conséquent, aux déclarations de revenus de 2024, 2025, 2026 et 2027. Une seconde option leur est offerte, à savoir le système du quotient via lequel il leur sera possible d’ajouter le quart du revenu exceptionnel dans leurs déclarations pour multiplier par quatre son supplément d’impôt dû.