Depuis le 1ᵉʳ novembre, les taux d'usure ont connu une nouvelle augmentation, atteignant presque 6% pour les prêts les plus longs. Malgré cette tendance à la hausse, il est possible que les taux de crédit se stabilisent prochainement.
Le taux d'usure, l'envolée continue !
Il est important de comprendre que ce changement dans le calcul des taux d'usure est motivé par divers facteurs. En effet, cette modification de la méthode a pour objectif de rendre les taux d'usure plus sensibles aux fluctuations du marché. Jusqu'au 1ᵉʳ janvier 2023, les taux d'usure étaient déjà révisés trimestriellement. Cependant, ce mode de calcul souffrait d'un manque de cohérence avec les taux d'intérêt. En d'autres termes, le taux d'usure évoluait moins rapidement que les taux d'intérêt, ce qui entravait l'accès au crédit pour de nombreux emprunteurs.
Le taux de crédit impacté aussi !
Par ailleurs, la mensualisation des taux d'usure a également un impact sur les taux de crédit immobilier pratiqués par les banques. À la fin d'octobre, les taux moyens pour les prêts sur 15 ans, 20 ans et 25 ans s'élevaient respectivement à 4,24%, 4,37% et 4,45%. Avant le changement de méthode de calcul, ces taux étaient bien inférieurs, à 2,45%, 2,65% et 2,97% à la fin de janvier. Avant l'adoption de la nouvelle méthode de calcul, ces taux étaient nettement plus bas, à 2,45%, 2,65% et 2,97% à la fin du mois de janvier. Par conséquent, les emprunteurs ont constaté une augmentation considérable des taux d'intérêt, ce qui signifie que ce récent changement a résolu le problème de réactivité de ces taux par rapport aux évolutions du marché.
Cependant, malgré ces hausses, il est possible que les taux du crédit immobilier soient plafonnés. La Banque centrale européenne (BCE) a décidé, le 26 octobre 2023, de ne pas augmenter ses taux directeurs, en raison d'un ralentissement de l'inflation. En conséquence, le coût de l'argent pour les banques ne devrait pas augmenter davantage, ce qui pourrait freiner la hausse des taux pour les particuliers.
Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, confirme que « pour l'immobilier, cela conforte le scénario d'une stabilisation des taux dans les prochaines semaines ». Cependant, il est à noter que la BCE pourrait reconsidérer sa décision à l'avenir. « Le fait d’avoir choisi le statu quo aujourd’hui ne signifie pas que nous ne procéderons plus jamais à un relèvement (...) », soulignait récemment Christine Lagarde, la présidente de la BCE, lors d’une conférence de presse.