Le pouvoir d’achat immobilier des ménages français a subi un sérieux coup ces derniers mois. Les résultats d’une étude menée par Meilleurs Agents, révélés sur Europe 1, sont éloquents : depuis janvier 2022, la régression vaut en moyenne l’équivalent de deux pièces.
La crise persistante dans le marché de l’immobilier en France commence à livrer ses petits secrets dans le détail. En effet, si on se contentait, jusque-là, de cette explication selon laquelle les Français n’achètent plus de logements, à cause des prix élevés des biens et de la hausse des taux d’intérêt imposés par les banques, l’enquête menée par le site spécialisé Meilleurs Agents nous renseigne un peu plus sur l’une des raisons qui ont induit la stagnation de ce marché. « Si on regarde l’évolution des taux d’intérêt, depuis janvier 2022, sur une mensualité à 1.000 euros par mois, la capacité d’emprunt a baissé de 50.000 euros », a détaillé Alexandra Verlhiac, économiste doctorante chez le site spécialisé.
Usant d’une autre comparaison pour mettre en exergue cette stagnation observée dans le marché de l’immobilier, l’économiste ajoute que « En moyenne, dans les 200 plus grandes villes de France, les Français ont perdu 20 m² de pouvoir d’achat, l’équivalent de deux pièces, c’est important ! ». Cela permet de saisir concrètement la réalité de la situation qui prévaut, et du marché de l’immobilier touché de plein fouet par la hausse des taux de crédits et l’inflation qui a atteint des records.
Depuis janvier 2022, les taux d’intérêt, devenus des charges insupportables, ont quasiment quadruplé. Par conséquent, le nombre de crédits octroyés a sensiblement chuté. Ces derniers ont baissé de moitié, étant donné que les postulants sont fortement découragés par les sommes conséquentes qui en résultent face à leurs capacités d’emprunt pour un projet immobilier.
Entre 20 et 50 m² de surface de pouvoir d’achat perdu
Il s’agit d’un sérieux handicap qui fait que la baisse des prix entreprise par certains promoteurs à travers certaines grandes agglomérations, notamment en ce qui concerne l’immobilier neuf, ne semble pas emballer les acheteurs qui demeurent, pour l’heure, en position d’attente. Le handicap est pesant et l’effort à fournir est conséquent. En fait, « 20 m² est une moyenne qui cache des disparités. À Paris et en région parisienne, la perte de surface est moins importante, car le prix au mètre carré reste élevé. Dans des grandes villes de France, comme Bordeaux ou Lyon, la baisse dynamique des prix limite la perte de mètres carrés », révèle l’étude.
Une tout autre conclusion est tirée dans d’autres zones où la situation est aggravée par la hausse continue des prix. À Charleville-Mézières, à Saint-Étienne ou encore à Châteauroux, les ménages ont perdu jusqu’à 50 m² de pouvoir d’achat, relève l’enquête de Meilleurs Agents.
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