La France est en proie à une crise immobilière particulièrement compliquée pour les professionnels du secteur. Deux tiers des entreprises de la construction appréhendent une année 2024 encore plus difficile que la précédente, alerte la fédération du secteur. Toutefois, une bonne nouvelle soulage les consommateurs.
Il s'agit du repli des taux de crédit immobilier. Ainsi, la tendance enclenchée en janvier se confirme en ce mois de février. Selon le courtier Vousfinancer, les barèmes envoyés par les banques reculent en moyenne de 0,20 point. Certaines banques vont plus loin. Elles ont fait reculer leurs taux de crédit jusqu'à 0,40 point. Après plusieurs mois de stagnation, la concurrence est donc de retour dans ce secteur. C'est ce qu'a affirmé la directrice générale dudit courtier, Julie Bachet.
« En ce début d’année, les banques ont désormais toute la volonté de prêter à nouveau dans un contexte dans lequel elles peuvent reconstituer leurs marges », indique-t-elle. La situation commence donc à changer par rapport à l'année précédente, marquée par la réticence des banques à donner des crédits. Pour ce mois de février, le taux de crédit est repassé sous la barre des 4 %. Les banques ont également revu leurs exigences à la baisse concernant les demandeurs d'emprunt. En effet, pour le mois courant, certains profils peuvent s’endetter sur 30 ans.
Les nouvelles règles du HCSF facilitent l'octroi de crédits immobiliers
Dans le détail, tous les profils peuvent bénéficier d’un taux moyen autour de 3,80% sur 15 ans et tout juste à 4% sur la durée classique de 20 ans, avec des décotes pour les dossiers premium. Sur 25 ans, soit la durée maximale réglementaire, le taux oscille entre 3,90% et 4,30%, selon les profils. Les analystes s'attendent également à la confirmation de cette tendance en raison de la récente annonce de la BCE de baisser les taux dans la zone euro, probablement à la prochaine évolution.
Il faut souligner également qu'en 2024, il est possible d'emprunter sur une durée de 30 ans. Les banques sont disposées à accorder des prêts immobiliers sur cette longue durée dans la marge de flexibilité qui leur permet de s’affranchir des règles du Haut conseil de stabilité financière (HCSF).
En effet, les nouvelles règles de ce haut conseil consistent à ce que les banques ne dépassent pas un taux d'endettement de 35% des capacités de l’emprunteur et les durées de prêt d'un crédit immobilier ne doivent pas excéder les 25 ans (27 ans dans certains cas). Toutefois, les banques peuvent ne pas appliquer ces nouvelles règles dans 20% des crédits immobiliers qu’elles octroient.