Le marché immobilier résidentiel ancien en Île-de-France est en baisse constante. Au troisième trimestre de l’année en cours, il est désormais inférieur d’un quart par rapport à ce qu’a été l’activité durant les 10 dernières années.
C’est le constat établi par les Notaires du Grand Paris, cités par My SweetImmo, lesquels ne présagent pas ou peu de perspectives d’amélioration dans les prochains mois. Et pour cause : la hausse des taux de crédits, conjuguée à la baisse du pouvoir d’achat, affecte toujours plus rudement le marché immobilier. « En Île-de-France, au 3ᵉ trimestre 2023, la chute du nombre de ventes de logements anciens s’accélère et atteint 34% en un an, après une baisse de 25% au 2ᵉ trimestre et de 17% au 1ᵉʳ trimestre, par rapport aux mêmes périodes en 2022 », note le rapport des notaires.
À signaler que ce déficit d’un quart dans les ventes s’accompagne « de baisses annuelles des prix comprises entre 6 et 8 % » d’après les indicateurs avancés des notaires sur les avant-contrats, mais sans effet notable sur le marché. Ni au présent ni dans un futur proche. Car la correction en cours sur les prix amènera, considèrent-ils, « au mieux à une consolidation autour du niveau actuel des taux des crédits à l’habitat ». Les baisses des prix pourraient laisser un peu souffler le marché, certes, mais sans vraiment parvenir à compenser la sensible baisse du pouvoir d’achat des ménages.
Les prix au m² reculent de 5,3% dans Paris en un an
Dans le détail, les Notaires du Grand Paris constatent qu’au 3ᵉ trimestre 2023, « les prix au m² (10 090 euros) ont reculé de 5,3% dans Paris en un an ». Et la tendance à la baisse se poursuivrait pour descendre « à un prix de 9 760 euros en janvier 2024 (-6,3% en un an) d’après nos indicateurs avancés sur les avant-contrats ». Et d’expliquer : « Les indicateurs avancés sur les avant-contrats mettent en avant une intensification de la tendance dans les prochains mois avec une baisse trimestrielle attendue de 4,4% en janvier 2024 (et encore 2,7% après correction de la variation saisonnière). Cela laisserait au final une baisse annuelle des prix des appartements de près de 8% en janvier 2024. Pour les maisons en Petite Couronne, la baisse annuelle des prix de 6% constatée au 3ᵉ trimestre deviendrait aussi un peu plus forte (6,4%) en janvier 2024 ».
En Grande Couronne, ajoute le rapport, « la baisse annuelle des prix des appartements, encore un peu moins marquée qu’ailleurs, s’accélère, d’abord au 3ᵉ trimestre (-4%) puis ensuite d’ici janvier 2024 (-6,2%) d’après les indicateurs avancés sur les avant-contrats. Les maisons pourraient aussi connaître une accélération de la baisse annuelle des prix (de -5% au 3ᵉ trimestre à -7,7% en janvier 2024) ».
Perspectives d’amélioration très réduites dans le futur proche
Les notaires relèvent que « l’inflation, encore élevée (4% en un an en octobre), a reflué grâce au ralentissement des prix de l’énergie. C’est une perspective encourageante pour les taux qui s’est accompagnée de messages d’ouverture de lignes de crédits par certaines grandes banques ». Mais de nombreux économistes « s’accordent à penser que l’inflation pourrait rester durablement élevée, sous l’effet de la mise en place de la transition écologique ». Par conséquent, et « bien qu’en amélioration, on peut craindre que l’environnement financier soit durablement moins porteur que ces dernières années », concluent les Notaires du Grand Paris.