Immobilier : la France boudée par les grands investisseurs, voici pourquoi

Les grands investisseurs se détournent du marché immobilier français, jugé moins attractif en raison de la régulation des loyers et de la rentabilité limitée.

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Photo représentant la crise du marché de l'immobilier en France
Immobilier : la France boudée par les grands investisseurs, voici pourquoi | Econostrum.info

Alors que la crise du logement s’aggrave, la France peine à séduire les grands investisseurs internationaux dans l’immobilier résidentiel. Contrairement au Royaume-Uni et à l’Espagne, où les loyers progressent fortement, le marché français est jugé moins rentable en raison de son encadrement strict. Cette situation complique le financement de nouveaux projets et freine la construction de logements.

Les grandes villes cherchent à attirer les fonds d’investissement et les institutionnels, comme les assurances et les fonds de pension, pour stimuler la construction et répondre à la pénurie de logements. Lors du salon international de l’immobilier Mipim à Cannes, plusieurs élus ont plaidé en faveur de nouvelles stratégies d’investissement, à l’image du maire de Londres, Sadiq Khan, qui a appelé à un renforcement des financements privés.

Cependant, la hausse des taux d’intérêt et les nouvelles réglementations freinent l’arrivée de capitaux étrangers. En France, CDC Habitat et Action Logement ont tenté de compenser ce manque en achetant des logements aux promoteurs en difficulté, mais cela reste insuffisant pour redynamiser le secteur.

Un marché moins attractif que ses voisins européens

Selon Tom Leahy, directeur de la recherche en actifs réels en Europe chez MSCI, les investisseurs privilégient des marchés moins régulés comme le Royaume-Uni et l’Espagne, où la rentabilité dépasse 5 %, rapporte BFMTV. En 2024, les loyers ont augmenté de 9 % au Royaume-Uni et de 11 % en Espagne, attirant ainsi les grands groupes financiers.

En comparaison, le marché immobilier français est jugé peu attractif, notamment en raison de l’encadrement des loyers dans les zones tendues. Selon Florence Semelin, spécialiste du résidentiel chez JLL, les rendements proposés en France sont trop faibles pour convaincre les investisseurs de s’y engager massivement.

Une situation qui inquiète les professionnels du secteur de l’immobilier

Si certains estiment que l’arrivée d’investisseurs privés pourrait professionnaliser le marché locatif, d’autres craignent une hausse incontrôlée des loyers. En Espagne, la flambée des prix a conduit le gouvernement à instaurer des mesures pour limiter les hausses et encourager la construction.

En France, la construction de logements neufs repose en grande partie sur les ménages, qui financent 83 % des nouveaux projets. Les investisseurs institutionnels, qui pourraient apporter des solutions à long terme, ne représentent que 12 % des financements, hors bailleurs sociaux.

Les acteurs du secteur estiment qu’il est urgent de faire revenir les investisseurs institutionnels pour relancer le marché. Toutefois, même si de nouvelles incitations financières sont mises en place, cela ne suffira pas à résoudre la crise du logement en France. La relance de la construction devra aussi passer par des réformes structurelles et une meilleure adaptation aux attentes des investisseurs.

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