Le crédit immobilier devient de moins en moins accessible aux petites et moyennes bourses. En raison de la hausse des taux d'intérêt, les souscripteurs dont les demandes de prêt ont été retenues gagnent jusqu'à 30 % que ceux de 2021, selon l'enquête du courtier immobilier Meilleurtaux.
Le prêt immobilier désormais réservé aux riches
Aujourd'hui, seuls les foyers aux revenus élevés ont accès aux crédits immobiliers. En 2022, il était nécessaire de percevoir au moins 2 840 euros net par mois, afin de profiter d'un prêt immobilier de 200 000 euros, remboursable sur 20 ans. En 2023, un ménage doit gagner plus de 3 700 euros par mois pour avoir accès à ce crédit. Un montant qui dépasse de 1 200 euros le salaire médian des Français et qui représente, selon l'enquête de Meilleurtaux, une augmentation de 31 % en 20 mois. Une hausse préoccupante, d'autant plus que rares sont les salariés à avoir bénéficié d'une augmentation proportionnelle de salaire.
D'autre part, la capacité d'emprunt des foyers a régressé, avec 215 000 euros à ce jour, contre 282 000 euros en 2022 pour un foyer touchant 4 000 euros par mois. Plus le salaire est élevé, plus la baisse est importante. « Les acheteurs ne peuvent pas suivre et les vendeurs ne sont pas prêts à baisser leur prix ou tout simplement à emprunter de nouveau pour subir l’envolée des taux », explique le spécialiste Maël Bernier pour Meilleurtaux.
À quand la baisse des taux de crédit ?
Malgré cette hausse importante des taux de crédit immobilier, de nombreuses banques accordent encore des prêts à leurs clients et sont même ouvertes à des négociations pouvant aboutir à une baisse de 0,3 %. Cependant, ces facilités ne sont pas sans contrepartie. « Elles sont notamment strictes sur l’épargne après opération qui doit avoisiner les 30 % des revenus pour les bons dossiers », souligne l'expert. Par ailleurs, le taux d'endettement, qui est passé de 9 % des demandes éligibles à 40 %, alors qu'il était à 5 % en juin dernier, signifie que les demandes ayant atteint ce seuil n'ont pratiquement aucune chance d'être acceptées.
En revanche, ceux dont le taux d'endettement est entre 35 et 40%, soit 31% des demandeurs, peuvent voir leur demande de prêt acceptée, étant donné que les banques peuvent accepter jusqu'à 20% de ce type de dossiers. Concernant une éventuelle baisse des taux du crédit immobilier, l'expert Maël Bernier est incertain : « Les taux devraient atteindre un plafond à 4,5% (hors assurance) d’ici la fin de l’année et se stabiliser pendant plusieurs mois. Pour la baisse, il faudra voir comment l’inflation évolue. Mais ce qui est sûr, c’est que l’ambition est là du côté des banques pour 2024 ».