Avec des crédits immobiliers de plus en plus chers, la demande de logement diminue considérablement dans l'Hexagone, faisant dégringoler le marché de l'ancien. Ce recul a été relativement plus important au cours de l'été, selon les agences immobilières.
Une baisse des prix de l'immobilier ancien dans toute la France
D'après les baromètres des réseaux d'agences tricolores du troisième trimestre, la baisse des prix de l'immobilier ancien continue à travers l'ensemble du pays. Une baisse plus ou moins marquée au cours de la saison estivale, avec un ralentissement des transactions étant donné les prix des prêts immobiliers en hausse. Selon les chiffres publiés par Century 21, la baisse des prix était plus importante entre juillet et septembre, avec un taux de 4,1 % sur l'année pour les appartements, tandis que celui des maisons est estimé à 2 %.
Le constat est quasiment le même pour Laforet, qui enregistre un recul de 3,2 %, ainsi qu'Orpi, qui a déclaré une baisse de 2 % des prix.« La baisse des prix, même si elle est aujourd'hui relativement faible et hétérogène, commence à gagner progressivement toute la France et des régions ou des villes qui étaient orientées à la hausse, comme la Bretagne. », souligne Yann Jéhanno, le président de Laforet. Cependant, d'après de baromètre du 1ᵉʳ septembre de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), les prix connaitraient une hausse de 1,1 %.
La hausse des prix des crédits immobiliers serait le principal facteur
Les agences estiment que ce recul des prix de l'immobilier est principalement dû à la hausse des coûts des crédits immobiliers, devenus inaccessibles aux primo-accédants, qui n'ont pas forcément les fonds nécessaires pour financer un tel projet. Par conséquent, la majeure partie des demandeurs actuels sont des secundo accédants, qui vendent leurs anciennes résidences principales pour acquérir une nouvelle en s'aidant d'un prêt immobilier. Ces derniers représentent actuellement, selon Laforet, 50 % des acheteurs, tandis que moins de 20 % sont des primo-accédants.
Cette situation a entrainé la baisse des transactions, estimée à 22 % par Orpi, 23 à 27 % d'après Century 21 et à 15 % selon Laforet. Toutefois, les taux des crédits immobiliers ne cessent de grimper au niveau des banques au cours de ces derniers mois. Cela a induit le recul de la production de crédit immobilier, qui, selon la Banque de France, était estimé en juillet à 40 % et représentait 12,7 milliards d'euros. Depuis septembre, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, est entré dans des négociations avec le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) pour régler ce problème. Le haut fonctionnaire avait proposé l'assouplissement des conditions d'octroi des crédits immobiliers, que le HCSF a refusé, en argumentant qu'une telle mesure ne serait pas suffisante pour rétablir la stabilité du marché de l'immobilier.