Après deux années de crise, le marché immobilier semble hésiter entre stabilisation et poursuite de la baisse. En 2024, les prix ont reculé de 4 % en moyenne, entraînant une reprise des transactions en fin d’année. Pour 2025, les experts anticipent une évolution similaire, avec une diminution des prix estimée entre 1 % et 2 %.
Toutefois, cette tendance dépendra fortement de l’évolution des taux de crédit. Si ceux-ci restent stables, le marché pourrait retrouver un certain équilibre. En revanche, une remontée des taux pourrait accentuer le recul des prix et freiner la reprise amorcée ces derniers mois.
Depuis février 2025, les banques ont mis fin à 14 mois de baisse consécutive des taux d’intérêt. Actuellement, les crédits immobiliers se négocient autour de 3,30 % sur 20 ans, un niveau qui reste plus favorable qu’en 2023, mais qui pourrait évoluer en fonction du contexte économique et politique. Certaines banques ont déjà commencé à relever légèrement leurs taux, ce qui laisse planer une incertitude sur la suite des événements.
L’évolution des taux dépend en grande partie de la confiance des marchés financiers. Si la situation économique française devient instable, notamment avec les incertitudes liées à la loi de finances, les investisseurs pourraient exiger des taux plus élevés sur la dette publique. Cette situation impacterait directement les taux de crédit immobilier, rendant l’accès au financement plus coûteux pour les ménages. Une éventuelle instabilité politique pourrait donc compliquer les conditions d’emprunt et ralentir encore davantage le marché immobilier.
Des prix toujours sous pression
En 2024, la baisse des prix a été généralisée. Les vendeurs, conscients du changement de marché, ont dû revoir leurs exigences à la baisse pour trouver preneur. Après des années de flambée des prix, cette correction était inévitable. La chute des taux d’intérêt a permis de redonner un peu de souffle aux acheteurs, favorisant ainsi une légère reprise des transactions, notamment en fin d’année.
En 2025, les prix devraient continuer à baisser, mais à un rythme moins soutenu que l’année précédente. Les experts estiment que le recul se situera entre 1 % et 2 %. Si les taux restent à leur niveau actuel, la correction pourrait ralentir, et les prix se stabiliser progressivement. En revanche, une remontée des taux obligerait les acheteurs à négocier des prix plus bas afin de compenser l’augmentation du coût du crédit. Cette situation prolongerait la baisse des prix et mettrait davantage de pression sur les vendeurs, qui seraient contraints d’accepter des offres inférieures à leurs attentes initiales.
Une reprise légère et fragile du marché immobilier
Malgré la crise, une légère reprise des ventes a été observée en fin d’année 2024, notamment en Île-de-France, où les transactions ont progressé de 20 % au cours du dernier trimestre. Cette dynamique s’explique par la baisse des prix, qui a permis à certains acheteurs de franchir le pas. Pour 2025, les professionnels du secteur tablent sur une augmentation des transactions, avec un volume estimé entre 820 000 et 850 000 ventes, comme le rapporte Capital.
Toutefois, cette reprise reste fragile et pourrait être remise en question si les conditions de financement se durcissent. L’accession à la propriété reste étroitement liée à la politique des taux d’intérêt. Une éventuelle hausse pourrait limiter la capacité d’achat des ménages et prolonger la période de baisse des prix.
L’année 2025 s’annonce décisive pour le secteur immobilier. Si les taux se maintiennent à leur niveau actuel, le marché pourrait retrouver un certain dynamisme, avec une stabilisation progressive des prix. En revanche, une remontée des taux risquerait de prolonger la baisse des prix et d’accentuer les difficultés pour les vendeurs.
Dans ce contexte, les acheteurs devront être attentifs aux évolutions du marché pour saisir les meilleures opportunités. Les vendeurs, de leur côté, devront ajuster leurs attentes pour conclure des transactions dans un marché encore marqué par l’incertitude.