Alors que le nouveau ministre de l’Intérieur vise à réduire l’immigration, le Medef encourage le recrutement de travailleurs étrangers.
Immigration : le directeur du Medef encourage le recours à la main-d’œuvre immigrée
Invité sur le plateau de TF1, lundi 23 septembre, le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a fait part de sa volonté de limiter l'immigration. Une mesure qui va à l'encontre des propositions du Medef, qui estime, au contraire, que l'immigration serait la clé pour mettre un terme à la pénurie de main-d'œuvre en France.
- Le président du Medef réclame la prise en compte de la « dimension économique et surtout démographique » dans le débat sur l'immigration
- D'ici 2050, la France aura besoin de recruter 3,9 millions de personnes issues de l'immigration pour faire face au manque de main-d'œuvre, selon le même responsable
« Ça n’est pas une chance pour la France, donc je veux prendre tous les moyens pour baisser l’immigration », a déclaré le nouveau ministre de l'Intérieur. Et d'ajouter : « Je vais réunir dans quelques jours les dix préfets des dix départements où il y a le plus de désordre migratoire pour leur demander d’expulser plus, de régulariser moins ».
« J'ai un objectif, parce que comme des millions de Français, je pense que l'immigration massive, ça n'est pas une chance pour la France et ça n'est même pas une chance pour ces migrants qu'on envoie parfois périr en pleine mer », a également déclaré sur TF1 le même ministre.
Le débat sur l'immigration et l'emploi est ainsi de retour dans l'Hexagone. Le Rassemblement national, de son côté, a profité du contexte pour remettre à l'ordre du jour « la préférence nationale ». Le parti de l'extrême droite souhaite, en effet, « appliquer la priorité nationale, à compétences égales, pour l’ensemble des postes à pourvoir en France », en introduisant un critère de nationalité à l’ouverture de chaque emploi privé.
Le Medef en porte-à-faux avec le RN et le gouvernement sur la contribution de l'immigration à l'emploi
Patrick Martin, le président du Medef, s'inscrit en porte-à-faux avec le gouvernement et le RN. Il a réclamé, lors de son passage le 24 septembre sur France Info, la prise en compte de la « dimension économique et surtout démographique » dans le débat sur l'immigration. « Oui, il y a des métiers en tension pour lesquels il faut commencer par mieux former nos jeunes, mieux faire revenir à l'emploi (...) mais in fine ne pas s'interdire de recourir, à tout niveau de qualification, à la main-d’œuvre immigrée, de manière très régulée, très ciblée, comme le font très bien d'autres pays », a-t-il expliqué.
Selon lui, la France devrait prendre exemple sur les pays qui encouragent l'immigration en vue de réduire le manque de main-d'œuvre. Pour rappel, lors des débats à propos du projet de loi immigration en décembre 2023, le patron du Medef avait déjà évoqué le sujet, avançant que d'ici 2050, la France aura besoin de recruter 3,9 millions de personnes issues de l'immigration pour faire face au manque de main-d'œuvre.