Le magazine 60 Millions de consommateurs a révélé la présence de phtalates et d’hydrocarbures dérivés du pétrole dans l’ensemble des 22 huiles d’olive analysées, quelle que soit leur gamme ou leur mode de production.
Les phtalates, identifiés dans l’ensemble des échantillons analysés par 60 Millions de consommateurs, sont des plastifiants issus du matériel utilisé au cours de la production ou du stockage (cuves, bâches, tuyaux). Leur migration dans l’huile s’explique par l’affinité de ces substances avec les corps gras. Certaines huiles atteignent des niveaux de 4,8 mg/kg de DEHP, bien que la réglementation européenne interdise l’usage de matériaux contenant des phtalates dans la chaîne de production des corps gras.
Les structures artisanales, souvent équipées de matériels anciens, semblent particulièrement exposées à ce type de contamination. Le magazine souligne que toutes les huiles, quel que soit leur prix ou leur mode de production, sont concernées, y compris les références biologiques, une annonce choc quand on connaît les quantités d’huiles d’olive consommées chaque année en France.
📢 Nouveau numéro
À la une – #Comparatif d'huiles d'olive : encore des contaminants !Les 22 références analysées contiennent des traces d'hydrocarbures et/ou de plastifiants.
Composition, contaminants, goût… Quelle #huildolive choisir ?➡️ https://t.co/3jDNbAH67r pic.twitter.com/rUkKfXOSOb
— 60 Millions de consommateurs (@60millions) April 24, 2025
Toutes les huiles concernées, bio comme conventionnelles
Outre les plastifiants, les analyses ont mis en évidence des MOSH (hydrocarbures saturés d’huiles minérales) et des MOAH (hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales), dérivés du pétrole. Ces substances, utilisées comme lubrifiants industriels, peuvent contaminer les huiles au moment de la récolte ou du transport. Les MOAH, classés comme potentiellement cancérigènes, ont été détectés à des taux allant jusqu’à 10 mg/kg, soit cinq fois la limite jugée acceptable par l’Union européenne.
L’étude du magazine 60 Millions de consommateurs s’est concentrée sur 22 huiles d’olive vierge extra, vendues majoritairement en grande surface. Les résultats révèlent une présence généralisée de contaminants, sans distinction entre les gammes. Les résidus de plastifiants comme les phtalates et les hydrocarbures sont bel et bien présents dans toutes les références testées.
Une vigilance recommandée sans lien avec le prix
L’étude relativise les différences de qualité perçues entre les produits selon leur prix ou leur label. Aucune catégorie d’huile ne se distingue favorablement. Les huiles biologiques ne sont pas moins exposées à ces contaminations que les conventionnelles. L’analyse met également en garde contre les huiles vendues à très bas prix, mais précise qu’aucune huile, même haut de gamme, n’est exempte de résidus.
60 Millions de consommateurs appelle les industriels à renforcer leur vigilance sur toute la chaîne de production. Les équipements en contact avec les corps gras doivent être modernisés pour éviter les migrations de substances interdites. Les consommateurs sont, quant à eux, invités à diversifier leur consommation d’huiles végétales et à limiter les apports répétés d’un seul produit. La sensibilisation aux procédés de fabrication devient un enjeu de santé publique.








