Hausse de la CSG sur les revenus du capital en 2026 : le Livret A et le LEP concernés ?

La hausse de la CSG sur les revenus du capital va-t-elle toucher le Livret A et le Livret d’épargne populaire (LEP) ?

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Livret A
Hausse d'une taxe sur les revenus du capital en 2026 : le Livret A et le LEP concernés ? - Crédit : Adobe Stock | Econostrum.info

L’Assemblée nationale a adopté, mercredi 5 novembre, une mesure qui suscite de nombreuses interrogations chez les épargnants : la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital. Cette disposition, inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, vise à renforcer le budget de la Sécurité sociale et de l’hôpital public. Mais une question revient avec insistance : les détenteurs d’un Livret A ou d’un Livret d’épargne populaire (LEP) seront-ils concernés par cette mesure ?

Portée par le député socialiste Jérôme Guedj, la mesure a été adoptée à l’Assemblée par 168 voix contre 140, avec le soutien d’une partie de la majorité présidentielle. L’opposition, notamment Les Républicains et le Rassemblement national, a dénoncé une nouvelle taxe « sur les classes moyennes » et sur « l’épargne populaire ». Selon le gouvernement, cette hausse, limitée mais ciblée, doit rapporter près de 2,8 milliards d’euros dès 2026, afin de compenser la suspension de la réforme des retraites et d’alléger la pression sur les finances hospitalières.

Concrètement, le taux de la CSG sur les revenus du capital passera de 9,2 % à 10,6 %, soit une augmentation de 1,4 point. Une hausse qui s’ajoutera aux autres prélèvements sociaux (CSG, CRDS, etc.), pesant sur les produits d’épargne et les placements financiers.

Le Livret A et le LEP seront-ils touchés ?

Bonne nouvelle pour les détenteurs d’un Livret A, d’un Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou d’un Livret d’épargne populaire (LEP). Ces produits ne seront pas concernés par la hausse de la CSG. Leur intérêt réside justement dans leur statut défiscalisé : ni impôt sur le revenu, ni prélèvements sociaux. Les gains issus de ces livrets resteront donc totalement exonérés.

En revanche, la hausse touchera tous les autres produits d’épargne soumis à la fiscalité sur les revenus du capital. Cela inclut les assurances-vie (hors contrats en euros exonérés), les plans d’épargne en actions (PEA), les plans d’épargne logement (PEL) imposables, les comptes-titres, l’épargne salariale, ainsi que certaines plus-values mobilières et immobilières. Ces produits subiront le nouveau taux de 10,6 % dès le 1er janvier 2026, si le texte est confirmé par le Sénat.

Concrètement, un épargnant disposant de 50 000 euros sur un PEL rémunéré à 2 % percevait jusqu’ici un gain net annuel d’environ 700 euros. Avec la nouvelle CSG, il ne touchera plus que 686 euros, soit une perte de 14 euros par an. De même, un contrat d’assurance-vie de 10 000 euros rapportant 2,5 % verrait son rendement net baisser d’environ 248 à 244 euros, soit 4 euros de moins. Des sommes modestes à l’échelle individuelle, mais qui, cumulées, représentent plusieurs milliards d’euros pour la Sécurité sociale.

Selon Frédéric Puzin, président de CORUM Épargne, près de 40 % des ménages français détiennent une assurance-vie, ce qui en fait l’un des produits les plus touchés par cette réforme. Le Parti socialiste, à l’origine de la mesure, assume cet « effort modéré mais nécessaire » au nom de la solidarité nationale. « Personne ne va mourir de cette augmentation, mais elle permet de dégager 2,5 milliards d’euros pour la Sécurité sociale et un milliard pour l’hôpital », a déclaré le député Philippe Brun.

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