Vendredi 17 mai, les syndicats des médecins libéraux et l’Assurance maladie ont convenu d’augmenter, à 30 euros, le prix de la consultation de base des consultations chez le médecin généraliste, à partir de décembre 2024. Ce n’est pas encore définitif, mais se pose déjà la question de savoir sur quelle partie incombera le paiement de cette différence.
L’accord conclu entre l’Assurance maladie et les médecins libéraux est différemment apprécié par les parties concernées. Alors que les médecins généralistes le jugent satisfaisant, les spécialistes estiment, eux, qu’il y manque quelques éléments. Cependant, il faut savoir que la convention médicale, portant les tarifs des consultations pour cinq ans, a subi quelques changements lors des années précédentes.
Les tarifs des consultations ont déjà augmenté en 2023
À titre d’exemple, depuis le 1ᵉʳ novembre 2023, le prix de la consultation a augmenté de 1,50 euro en métropole et de 1,80 euro dans les départements et régions d’outre-mer. Ce qui fait que chez un généraliste en secteur 1, il est passé de 25 euros à 26,50 euros et à 31,50 euros chez un spécialiste.
Étant donné que les médecins libéraux jugeaient les augmentations insuffisantes, les négociations se sont donc poursuivies. Il aura fallu attendre le 17 mai pour qu’un accord soit envisagé. La consultation de base passera donc à 30 euros en décembre prochain. Une autre augmentation est prévue au profit des spécialistes, à savoir le passage de 56,50 euros à 60 euros du recours ponctuel à l’avis de spécialistes à la demande d’un autre médecin.
Qui payera cette différence ?
Par ailleurs, cette augmentation n’est pas sans incidences financières sur l’Assurance maladie. Après la conclusion de l’accord, vendredi 17 mai, l’organisme a fait savoir que les augmentations lui vaudront 1,6 milliard d’euros de plus et pas moins de 300 millions d’euros pour les complémentaires santé.
Cependant, à bien y regarder, il se pourrait que les complémentaires santé aillent vers l’augmentation des cotisations. Dans ce cas de figure, cela voudrait dire que ce sont les assurés qui mettront encore la main à la poche. Outre ces derniers qui cotiseront plus, les hausses se feront sentir aussi par les 4 % de Français non couverts par une complémentaire et qui doivent déjà payer 30 % dans le cadre d’un parcours de soins, et 70 % hors d’un parcours de soins.
Toutefois, la hausse ne touchera pas la franchise de 2 euros par consultation, dans une enveloppe totale annuelle de 50 euros, selon le ministère de la Santé à Ouest-France. Enfin, rappelons que l’UFC-Que Choisir avait appelé, en février passé, à « conditionner » une future augmentation du prix conventionnel à « la réduction effective du reste à charge pour les usagers ».