Les automobilistes français devront faire face à une augmentation significative des coûts d’immatriculation en 2025. Sept régions sur treize ont décidé d’augmenter la taxe régionale sur les cartes grises, entraînant une flambée des prix qui alimente la controverse, notamment sur la place des véhicules électriques dans cette évolution fiscale.
Les hausses sont particulièrement spectaculaires dans certaines zones. La Corse enregistre une augmentation record de 59 % du prix du cheval fiscal, passant de 27 € à 43 €. En Normandie, le tarif bondit de 30 %, atteignant 60 € par cheval fiscal, contre 46 € précédemment. D’autres régions, comme le Grand Est et la Bretagne, appliquent également des hausses, bien que plus modérées.
Un manque à gagner lié aux exonérations pour les véhicules électriques
L’essor des voitures électriques a un impact croissant sur les finances régionales. En Occitanie, l’exonération des cartes grises pour ces véhicules a représenté une perte de 19 millions d’euros en 2024, contre 14,4 millions en 2023. Cette tendance s’explique par la forte progression des ventes d’électriques, qui comptent désormais pour 17 % des immatriculations en France.
Les régions compensent cette baisse de revenus en augmentant la fiscalité sur les véhicules thermiques, créant un déséquilibre entre les automobilistes. Ceux qui roulent encore à l’essence ou au diesel contribuent davantage au financement des infrastructures, alors que les propriétaires de véhicules électriques bénéficient d’une exonération totale.
La question de l’équité fiscale se pose de plus en plus. Avec 94 % du parc automobile encore thermique, la majorité des automobilistes finance indirectement la transition vers l’électrique via la carte grise. Certains élus et observateurs soulignent l’effet paradoxal d’une mesure qui, à terme, pourrait pénaliser les ménages les plus modestes, souvent contraints de conserver un véhicule thermique.
Vers une évolution du système fiscal automobile ?
À mesure que les voitures électriques deviennent plus accessibles, les exonérations actuelles pourraient être révisées. La baisse des prix des véhicules électriques, combinée aux aides comme le bonus écologique et la prime à la conversion, soulève la question de la fin progressive de l’exonération totale des cartes grises. Certaines régions réfléchissent déjà à une intégration fiscale plus équilibrée, afin d’éviter un manque à gagner trop important.
Cette hausse des tarifs pourrait accélérer la transition vers l’électrique. Avec des cartes grises devenant plus coûteuses pour les véhicules thermiques, l’exonération actuelle reste un argument fort pour les acheteurs potentiels. Les modèles plus abordables, comme la Renault 5 électrique ou la Citroën ë-C3, pourraient ainsi bénéficier d’un intérêt accru, comme l’indique le site spécialisé en voiture électrique Rouleur électrique.
Les collectivités devront trouver un équilibre entre financement des infrastructures et incitation à l’électrique, alors que la compensation du manque à gagner par l’État devient un enjeu central pour les finances régionales.