La hausse des primes d’assurance et la multiplication des catastrophes climatiques placent de nombreuses collectivités françaises dans une situation délicate. L’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) tire la sonnette d’alarme, soulignant que les communes peinent à trouver des assureurs à des tarifs raisonnables. Une problématique complexe, sur fond de manque de concurrence et de sinistres de plus en plus fréquents.
Face à des sinistres climatiques en forte augmentation, comme les récentes crues dans le Grand Ouest, les primes d’assurance des collectivités ont littéralement explosé ces dernières années. L’AMF rapporte que certaines communes ont vu leurs franchises multipliées par cinq, tandis que les coûts annuels ont fortement augmenté. À Pontivy, par exemple, la prime est passée de 130 000 € en 2022 à 335 300 € en 2025. Aux Sables-d’Olonne, le montant est passé de 165 000 € à 590 000 €. Ces hausses concernent notamment les contrats pour dommages aux biens, qui ne sont pas obligatoires mais essentiels pour couvrir des risques comme les vols, les incendies ou les inondations.
Le coût des sinistres climatiques
Selon France Assureurs, les indemnités liées aux aléas climatiques sont passées d’un milliard d’euros par an dans les années 1980 à 4 milliards ces dernières années. D’ici 2050, ces coûts pourraient atteindre 143 milliards d’euros en France. Delphine Létendart, directrice générale de Groupama Loire Bretagne, souligne que « dans le Grand Ouest, les sinistres climatiques ont doublé en un an ». Groupama, qui assure 80 % des communes de cette région, et la Smacl (filiale de la Maif) dominent le marché, mais leurs pratiques sont critiquées pour avoir limité la concurrence sur ce secteur.
Un manque de concurrence sur le marché de l’assurance
L’AMF appelle à un retour de la concurrence sur le marché de l’assurance des collectivités. Depuis plusieurs mois, des élus explorent différentes solutions pour équilibrer les coûts : renforcer la prévention, mieux répartir les risques entre acteurs ou revoir les appels d’offres. Cependant, certaines collectivités, notamment les villes intermédiaires, restent en grande difficulté. Le médiateur de l’assurance explique que si les petites communes et les grandes métropoles s’en sortent mieux, les villes moyennes, dont le budget est limité, peinent à assumer des primes et des franchises exorbitantes.
Les assureurs proposent des solutions pour réduire les coûts
Les assureurs, comme Groupama, proposent d’établir des « plans de prévention » pluriannuels. Ces plans encourageraient les collectivités à améliorer la sécurité de leurs infrastructures pour diminuer le risque, et par conséquent, les primes. Par ailleurs, certaines communes se tournent vers des assureurs étrangers : à Dinan, par exemple, ce sont des compagnies américaines et japonaises qui assurent désormais la ville, notamment pour couvrir des travaux comme la rénovation de remparts historiques.
Le Bureau central de tarification peut obliger certains assureurs à couvrir des communes sans solution, mais cette démarche reste exceptionnelle. L’AMF alerte, à travers son communiqué relayé par Ouest France, sur la nécessité de réformer le système actuel pour garantir une couverture équitable, surtout dans les territoires les plus exposés. Alors que les sinistres climatiques ne cessent d’augmenter, élus et assureurs doivent collaborer pour repenser l’assurance des collectivités et répondre à des enjeux qui touchent au cœur des finances publiques locales.
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