En ce début d'année 2024, plusieurs réformes et modifications ont été appliquées. Si, par exemple, pour les minimas sociaux, les allocataires bénéficient d'une revalorisation, pour les handicapés, la mauvaise nouvelle leur tombe dessus comme un coup de massue. Le montant des franchises médicales double. Les associations des personnes handicapées s'indignent contre cette réforme qui, selon eux, va certainement les pénaliser pour plusieurs raisons.
1 euro sur chaque boîte de médicaments et acte paramédical
À partir de mars 2024, la part à la charge des patients lors du paiement de leurs médicaments, les actes paramédicaux (kiné, infirmier) et les transports sanitaires augmenteront. Concrètement, cela coûterait 1 euro sur chaque boîte de médicament et acte paramédical, et 4 euros sur les transports sanitaires.
À titre d'exemple, comme l'explique le site handicap.fr, pour une boîte de 10 euros achetée en pharmacie et remboursée à 65 %, la Sécurité sociale va prendre en charge uniquement 5,5 euros (6,50 euros – 1 euro de franchise). D'un autre côté, d'ici au début juillet, le montant des participations forfaitaires appliquées aux actes et consultations réalisés par un médecin, ainsi qu'aux examens et analyses de biologie médicale augmentera pour atteindre un montant de 2 euros.
Le gouvernement justifie la hausse des franchises médicales et les associations s'indignent !
Pour le gouvernement, ces augmentations sont valables, car selon lui : « Ces montants n'avaient pas été revalorisés depuis leur création en 2008 et 2004 ».
Par ailleurs, ces revalorisations reflètent sa volonté de responsabiliser les Français : « une plus grande participation et responsabilisation des Français pour les maladies du quotidien est nécessaire », avançant que ces augmentations permettent de « poursuivre une prise en charge à 100 % dans les cas les plus graves et à la pointe de la recherche pour les maladies lourdes ».
Il est à noter que ces augmentations de franchises sont applicables sur l'ensemble des personnes assurées, mis à part les mineurs, les femmes enceintes et les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, qui remplace la CMU-C depuis 2019.
Pour le collectif des handicapés, ces augmentations sont aberrantes et vont les pénaliser et contraindre fortement leur accès aux soins. « Le gouvernement tente de nous rassurer en indiquant qu'elle ne va pas toucher les personnes avec des ALD et les bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire, mais de nombreuses personnes en situation de handicap n'ont pas d'ALD et n'entrent pas dans les critères (plafonds très faibles) pour l'obtenir », dénonce-t-il.
Il précise que cette mesure vient s'ajouter aux autres augmentations des restes à charge, à l'image du déremboursement appliqué sur les soins bucco-dentaires par l'Assurance maladie obligatoire, par le biais d'une augmentation du ticket modérateur (participation de l'assuré) de 30 à 40 % depuis octobre 2023.
De plus, depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, pour être entièrement remboursée, le gouvernement incite à l'usage des transports sanitaires collectivement. Cela représente un cumul qui va les léser considérablement, d'autant plus que 12 % des personnes vivant avec l'AAH n'ont pas de complémentaires santé.