La hausse des prix en France, entraînée par l’inflation, a usé les ménages, surtout les plus vulnérables. Pour y faire face, le gouvernement s’est attaqué aux grandes entreprises qui ont augmenté leurs profits. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a d’ailleurs menacé ces dernières de taxation dans le cas où elles ne revoient pas leurs marges. C’est dans le même sens qu’abonde le président de l’Autorité de la concurrence.
En effet, Benoît Cœuré ne va pas par mille chemins. Il s’est adressé à ces entreprises d’un ton qui frise la menace. « Attention, nous sommes vigilants. On est là, on regarde et on a les instruments pour sanctionner, même sévèrement », a-t-il affirmé dans une interview accordée au journal Le Parisien.
Pour expliquer cette hausse de prix en France, Benoît Cœuré accuse donc ces entreprises de profiter de la situation pour augmenter leurs marges. « Nous avions raison de nous inquiéter. Nous avons un certain nombre d’indices très clairs et même plus que des indices, des faits, qui montrent que la persistance de l’inflation est en partie due aux profits excessifs des entreprises qui profitent de la situation actuelle pour maintenir des prix élevés. Et ça, même la Banque centrale européenne le dit » souligne donc le président de l’Autorité de la concurrence.
Il ajoute que « C’est une priorité collective de comprendre où sont les profits excessifs et d’utiliser les bons instruments pour que ça ne se traduise pas par une inflation qui dure plus longtemps. ».
Hausse des prix en France : il faut aller vers des sanctions
La hausse des prix en France est un fait. Cependant, le pourquoi de ces augmentations est différemment expliqué. Selon certaines entreprises, cela est dû à la conjoncture internationale. Un avis que le président de l’autorité de la concurrence ne partage pas. Pour lui, « en temps normal, sur une longue période, un tiers de l’inflation vient du comportement des entreprises, c’est-à-dire qu’elles augmentent leurs prix au-delà de leurs coûts. Et deux tiers viennent du comportement des salariés qui veulent des hausses de salaire ».
Il appuie ses arguments par les explications de la banque centrale européenne. « La BCE, cette année, dit que c’est le contraire qui se produit. C’est une priorité collective de comprendre où sont les profits excessifs et d’utiliser les bons instruments pour que ça ne se traduise pas par une inflation qui dure plus longtemps que nécessaire », souligne Benoît Cœuré.
Pour mettre fin à ces pratiques, le président de l’autorité de la concurrence est catégorique. Il faut aller vers des sanctions, mais pas seulement. « Nous pouvons faire plusieurs choses : sanctionner les entreprises qui abusent soit parce qu’elles s’entendent sur les prix, sur les volumes, sur des éléments qualitatifs de leurs produits ou parce qu’elles abusent de leur position dominante avec des pratiques qui portent tort à leurs clients ou fournisseurs », indique ce responsable.
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