La hausse des prix en France entraînée par l'inflation a usé les ménages, surtout les plus vulnérables. Les raisons de cette hausse, dans ce contexte économique mondial marqué par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, sont multiples.
Cependant, comme l'a souligné le gouvernement, des industriels ont profité de cette conjoncture pour revoir à la hausse leurs marges. D'ailleurs, le gouvernement s'est attaqué aux grandes entreprises qui ont augmenté leurs profits. Le ministre de l'Économie, Bruno Le maire, avait d'ailleurs menacé, en septembre 2023, ces dernières de taxation dans le cas où elles ne revoyaient pas leurs marges.
Le président du comité stratégique de Leclerc a abondé dans le même sens concernant la hausse des prix. Il a affirmé, dans une interview accordée à RMC-BFMTV, ce lundi 29 avril, que « l'industrie agroalimentaire a fait ses choux gras de cette inflation ». Ainsi, la hausse des prix sur l'alimentaire, qui a atteint 21% en deux ans, est due à la hausse des marges des industriels, ainsi qu'au manque d'informations sur la situation des marchés. « S'ils nous avaient dit la vérité, il n'y aurait pas eu cette inflation », déclare Michel-Edouard Leclerc.
L'inflation a surtout nourri les marges de l'agro-industrie, pas des agriculteurs
Pour illustrer la hausse importante des prix en France, ce distributeur donne l'exemple qu'ont subi « les produits pour chiens et chats, les petfoods», affirmant que « c’est incroyable les marges qu’ils ont sorties (les producteurs, NDLR) ».
« Tous les grands de l’agroalimentaire ont sorti des marges allant jusqu’à 15 ou 20% pendant la crise et pendant que les consommateurs devaient payer des hausses des pâtes ou des hausses d’articles de 30 à 40% », dénonce encore le président du comité stratégique de Leclerc. « Si les industriels nous avaient dit la vérité, on aurait négocié plus durement la marge des industriels », ajoute-t-il.
Michel-Edouard Leclerc explique avoir accepté les augmentations de prix parce qu'il « pensait ne pas toucher à la marge agricole ». Ce n'est que plus tard qu'il s'est rendu compte que les industriels en sont ressortis gagnants, souligne-t-il. Le président du comité stratégique de Leclerc conclut en évoquant les rapports d'organismes spécialisés dans le domaine pour appuyer ses propos. « Vous avez bien vu, deux rapports de l'inspection générale des finances, un rapport BCE : l'inflation, elle a surtout nourri les marges de l'agro-industrie, pas les agriculteurs », affirme-t-il.