Les étudiants parisiens se préparent à une nouvelle hausse des loyers dans les logements gérés par le Crous à la rentrée 2025. Alors que la hausse est plafonnée à 5 euros par mois, les syndicats étudiants soulignent que cette augmentation pourrait peser lourdement sur les budgets des étudiants, déjà fragilisés par un coût de la vie élevé à Paris. Les inquiétudes portent notamment sur l’impact de cette révision tarifaire dans un contexte où les aides publiques ne suivent pas toujours l’inflation.
À partir de septembre 2025, les loyers des logements Crous à Paris augmenteront de 3,26 %, une hausse qui est censée suivre l’évolution des prix dans le secteur du logement social. Cette révision des loyers intervient après une première augmentation de 3,5 % à la rentrée 2024, la première depuis quatre ans, après un gel des loyers imposé pendant la crise sanitaire. Si cette hausse reste plafonnée à 5 euros par mois, elle reste cependant un coup supplémentaire pour les étudiants qui logent dans les 74 000 logements du Crous à Paris, souvent parmi les plus abordables de la capitale.
Le vice-président étudiant du Crous de Paris, Mathieu Devif, a souligné que ces augmentations ne suffiront pas à combler le déficit de l’organisme, malgré les augmentations régulières des loyers. Il appelle à une révision de la politique de tarification et propose de discuter avec les bailleurs sociaux pour limiter les hausses de loyers. Cependant, l’impact de cette révision sera sans doute plus lourd pour les étudiants parisiens, déjà confrontés à des frais de logement bien plus élevés que dans le reste de la France.
Les syndicats étudiants dénoncent l’injustice de la hausse des loyers du Crous
Les représentants étudiants ont unanimement voté contre cette nouvelle hausse des loyers lors du dernier conseil d’administration du Crous de Paris. Pour eux, cette augmentation n’est pas justifiable, notamment en raison de la dégradation des conditions de logement dans certaines résidences.
Félix Stive, représentant de l’Union étudiante du Crous de Paris, dénonce des « conditions catastrophiques » dans plusieurs résidences et considère que l’augmentation des loyers n’est pas la solution pour améliorer la situation des étudiants. En parallèle, il critique l’absence de réaction des représentants de la Ville de Paris, qui se sont abstenus lors du vote, ne prenant pas position contre la hausse, malgré les difficultés financières croissantes des étudiants.
Les étudiants face à un coût de la vie plus élevé que la moyenne
La Ville de Paris, bien qu’abstentionniste lors du vote, a exprimé ses préoccupations. Elle rappelle que, malgré la revalorisation des APL, l’augmentation des loyers n’est pas cohérente avec l’absence de révision des bourses étudiantes en 2024, ni avec les prévisions incertaines pour 2025. La Ville souligne également la spécificité de Paris, où le coût de la vie et de l’immobilier est bien plus élevé que dans le reste de la France. Ce contexte crée une « double peine » pour les étudiants parisiens, qui sont déjà confrontés à une précarité exacerbée par le coût du logement.
Pour Salomé Hocquard, vice-présidente de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), cette hausse représente une pression supplémentaire dans une ville régulièrement classée parmi les plus chères pour les étudiants. Elle estime auprès du Parisien que la situation ne fera qu'empirer si cette tendance se poursuit, et que ces augmentations annuelles pourraient doubler les loyers sur une période de dix ans.