Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, le gouvernement envisage d’augmenter le nombre de jours de carence dans le secteur public, pour diminuer les dépenses en matière d’arrêts maladie. Une ministre qui pourrait même toucher les enseignants, c’est en tout cas ce qu’estime la ministre de l’Éducation nationale.
En 2025, le gouvernement vise des économies à hauteur de 60 milliards d’euros pour ramener le déficit public à 5 %. Pour atteindre un tel montant, l’exécutif veut booster les recettes de l’État, mais aussi baisser ses dépenses. Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, plusieurs mesures sont donc mentionnées, dont la révision des règles des arrêts maladie dans la fonction publique.
Pour justifier sa démarche, il évoque « une forte augmentation de l’absentéisme dans la fonction publique depuis une dizaine d’années ». Ainsi, le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a proposé de s’aligner au secteur du privé, en faisant passer le nombre de jours de carence des fonctionnaires de un à trois jours. Le ministre a également fait part de son souhait de plafonner les revenus à 90% de la rémunération, contre 100% actuellement.
« L’idée d’aligner le délai de carence avec les salariés du privé pour qu’il n’y ait pas de différence, je ne vois pas la raison pour laquelle on s’y opposerait », a déclaré, dimanche 17 novembre sur France Inter et France Info TV, la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet. Pour la ministre, les enseignants doivent, eux aussi, être inclus dans cette mesure visant à augmenter le nombre de jours de carence dans le secteur public.
L’Unsa crie au « fonctionnaires bashing »
Pour Anne Genetet, les enseignants sont « des fonctionnaires comme les autres fonctions publiques » et sont, par conséquent, « concernés par ces mesures ». Toutefois, la ministre explique que les enseignants sont loin d’être ceux qui s’absentent le plus : « Si on s’occupe uniquement de l’absence de nos professeurs pour raison de maladie, ils sont la fonction publique la moins absente par rapport aux deux autres, hospitalière et territoriale », a-t-elle expliqué.
Dès l’annonce de ces mesures, les syndicats ont affiché leur opposition. Luc Farré, le secrétaire général de l’Unsa fonction publique, est monté au créneau : « Cela s’apparente à une mesure que je qualifierais de ‘fonctionnaires bashing », a-t-il dénoncé. Pour rappel, la quasi-totalité des syndicats appellent à la grève le 5 décembre pour pousser le gouvernement à faire machine arrière.
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