Depuis leur création en 2005, les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) jouent un rôle clé dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap. Toutefois, la lourdeur administrative et les délais d’attente sont régulièrement critiqués. Pour répondre à ces difficultés, le gouvernement prévoit plusieurs réformes qui entreront en vigueur dès 2025.
Les MDPH ont été mises en place pour centraliser les démarches liées au handicap et faciliter l’accès aux aides. Pourtant, de nombreuses associations dénoncent une gestion administrative lourde, freinant parfois le parcours des bénéficiaires. Le Collectif Handicaps, regroupant 54 associations nationales, critique des procédures qui ne prennent pas toujours en compte le projet de vie des personnes handicapées.
Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée au Handicap, reconnaît ces difficultés. Elle évoque des familles confrontées à un sentiment d’isolement et à des délais d’attente parfois interminables. Pour y remédier, plusieurs mesures ont été annoncées, avec un objectif clair : rendre les démarches plus accessibles et réduire les délais de traitement.
Des renouvellements allégés pour les handicaps non évolutifs
L’une des premières avancées concerne les personnes dont le handicap est stable. Jusqu’à présent, elles devaient remplir régulièrement un dossier de renouvellement, même en l’absence de changement. Désormais, au bout de cinq ans, une simple confirmation par case à cocher suffira pour renouveler leur dossier.
Autre mesure importante : en cas de changement de département, les personnes concernées n’auront plus à déposer un nouveau dossier auprès de la MDPH locale. Ces ajustements devraient accélérer le traitement des demandes et harmoniser les pratiques sur l’ensemble du territoire.
L’objectif affiché par le gouvernement est de ramener les délais de traitement à deux mois grâce à des outils d’intelligence artificielle. En 2022, ces délais étaient en moyenne de 4,4 mois pour les adultes et 4,3 mois pour les enfants, selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).
Vers une automatisation des droits
Le gouvernement souhaite également automatiser certaines démarches pour éviter aux personnes concernées de multiplier les formalités. Par exemple, si un médecin atteste d’un handicap, la reconnaissance de qualité de travailleur handicapé (RQTH) pourrait être attribuée automatiquement, facilitant ainsi l’accès aux dispositifs d’accompagnement professionnel comme ceux de France Travail.
Dans le même esprit, un enfant en situation de handicap pourrait obtenir dès ses 16 ans cette reconnaissance, évitant ainsi une demande ultérieure. Ces changements visent à fluidifier les parcours administratifs et à permettre aux personnes concernées de se concentrer sur leur insertion professionnelle et sociale.
Une mise en œuvre prévue dès 2025
Toutes ces mesures de simplification seront présentées lors du Comité interministériel sur le handicap (CIH) du 6 mars 2025 indique Handicap.fr. Leur mise en application est prévue pour le second semestre 2025. Cette réforme, très attendue par les associations et les bénéficiaires, devrait faciliter la vie des personnes handicapées et de leurs familles. Reste à voir si ces ajustements suffiront à répondre aux nombreux défis encore présents dans l’accès aux droits et aux aides.