Un mardi compliqué en vue pour les usagers des transports parisiens. Les aéroports de la capitale seront à nouveau sous tension avec la grève prévue des travailleurs. Quatre syndicats ont déposé un préavis le 10 mai dernier. Un mouvement qui vient s’ajouter à la grogne déjà en place au sein de la SNCF en Île-de-France.
Quatre entités syndicales, à savoir la CGT, la CFDT, la FO et l’Unsa, appellent les travailleurs des aéroports parisiens à cesser de travailler mardi 21 mai à partir de 5 heures du matin jusqu’au mercredi 22 mai à 7 heures. Du désordre en vue dans les aérogares de Paris-Orly, Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Le Bourget, où on présage une forte mobilisation des agents.
Le mouvement ne devrait cependant pas engendrer de perturbations majeures, notamment sur le trafic qui devrait être épargné. « Le niveau de mobilisation n’est pas négligeable, mais ça ne va pas paralyser l’activité », a confié, dimanche, une source syndicale au Parisien. Les travailleurs réclament, notamment, « un plan d'embauche d'urgence négocié, une gratification homogène pour tous les agents ADP (volontaire ou non / opérationnel ou non) travaillant du 8 juillet au 15 septembre pour les JO / JOP, ainsi que l'ouverture immédiate de négociation des grilles avec revalorisation et sans remettre en cause le statut du personnel », est-il mentionné sur le communiqué-préavis de grève diffusé par les syndicats.
Les syndicats réclament une meilleure répartition de la valeur ajoutée créée
Les protestataires s'insurgent contre le refus de la direction de satisfaire les demandes des agents et des organisations syndicales au moment où l’ADP enregistre « les meilleurs résultats financiers de son histoire et que le trafic continue d'augmenter », font remarquer les syndicats. Ces derniers trouvent que « la part des salaires dans la valeur ajoutée (les richesses nouvelles créées par les salariés d’ADP) est à son niveau le plus bas dans l'histoire d'ADP ».
Ils estiment aussi que « les effectifs restent très insuffisants pour faire face à l'accroissement du trafic et aux exigences de qualité de service sans cesse revues à la hausse ». Le choix de la date n’est pas fortuit : les syndicats veulent marquer la rencontre des actionnaires, dont l'État actionnaire majoritaire, convoqués en assemblée générale le même jour pour valider des décisions qui conforteront l'augmentation de leurs dividendes. Cela même si ces choix sont néfastes pour salariés et pour l'avenir ADP, note encore le communiqué.
À rappeler que cette grève coïncide avec un autre mouvement social déclenché à la SNCF dans cette région d’Île-de-France. Selon les échos de syndicalistes, on s'attend à une forte mobilisation qui affectera principalement le trafic sur les lignes desservant la banlieue et le RER exploités par la société. La grosse galère est à craindre surtout pour les usagers du RER D et la ligne R du Transilien. Les intervenants du Rail comptent ainsi peser sur les négociations au menu au sujet des primes perçues pendant les prochains Jeux olympiques.