Le gouvernement prévoit d'indexer les tranches d'imposition sur l'inflation, pour éviter une hausse de la pression fiscale sur les ménages. Cette mesure, bien que bénéfique pour les contribuables, privera l'État de 5 à 6 milliards d'euros de recettes fiscales.
La facture des impôts ne s'alourdira pas en 2024
Cette initiative, qui devrait en principe être inscrite dans le projet de loi de finances pour 2024, sera au centre des discussions lors du Conseil des ministres du 27 septembre. Selon les rapports du Figaro et des Échos, publiés le 8 septembre, cette mesure devrait permettre de réduire les impositions, malgré les revalorisations salariales induites par l'inflation. Les Échos prévoient que l'inflation « devrait tourner autour de 4,9% ». Cependant, selon les estimations de l'Insee, le taux moyen d'inflation annuelle atteindra 5% en 2023.
Grâce à la mesure d'indexation de l'imposition sur l'inflation, les contribuables vont éviter de payer plus d'impôts, étant donné que les tranches seront inchangées. Côté finances, cette disposition représente 5 à 6 milliards d'euros de rentrées fiscales en moins pour l'État. Pour rappel, la Première ministre, Elisabeth Borne, avait déjà rassuré les contribuables en août dernier, lors d'une entrevue avec France Bleu, sur la facture fiscale en 2024. « Je vois beaucoup de rumeurs selon lesquelles on voudrait augmenter les impôts, il n’en est pas question (...) Au contraire, on veut continuer à les baisser en étant évidemment attentif au pouvoir d’achat des classes moyennes », avait-elle affirmé.
Moins d'aides, plus de précaires
À côté de cela, le gouvernement multiplie les mesures pour réaliser des économies budgétaires, comme la suppression de certaines aides, à l'instar du chèque alimentaire et du chèque énergie. Toutefois, les représentants régionaux ont tenté de pallier la situation, en instaurant de nouvelles aides à destination des foyers précaires, comme le chèque énergie de 250 euros mis en œuvre dans le Sud et le chèque alimentaire en Seine-Saint-Denis. Cependant, malgré ces initiatives régionales, les temps s'annoncent rudes pour les plus fragiles dès cet hiver.
En plus du non-renouvellement de certaines aides vitales et de la flambée des prix, notamment de l'alimentaire et des carburants, les aides alimentaires fournies par les associations risquent de fortement de diminuer cet hiver. D'ailleurs, les Restos du cœur, les banques alimentaires et autres organisations de solidarité ont multiplié les appels à l'aide l'adresse des donateurs, qui sont moins en moins nombreux. Ces associations craignent ainsi de devoir réduire drastiquement le nombre de bénéficiaires dès cet hier, face à des stocks alimentaires de moins en moins suffisants.