En France, les étudiants sont souvent confrontés à la précarité financière et peinent à avoir des repas équilibrés pendant la journée. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le dispositif du repas à un euro a été mis en vigueur en 2020. Cependant, cette aide se limitait seulement aux boursiers, avant de s’étendre aux étudiants à faibles revenus. Un récent amendement, adopté par la commission des finances, prévoit sa généralisation à l’ensemble des étudiants.
Cette proposition, émise par le groupe Écologiste et Social, a pour but d’améliorer les conditions des étudiants, souvent contraints de sauter des repas pour boucler leurs fins de mois. « Il y a un jeune sur trois aujourd’hui, parmi ceux qui sont interrogés, qui déclarent sauter souvent régulièrement des repas », a argumenté, mardi, la députée socialiste Céline Hervieu, faisant référence au baromètre de l’association Cop1 et l’Ifop selon lequel 36% des étudiants interrogés sautent des repas, faute d’argent.
Un constat alarmant, d’autant plus que les étudiants se retrouvent chaque année confrontés à plus de dépenses. Selon le syndicat étudiant Unef, le coût de la vie étudiante est en hausse de 2,25% pour l’année universitaire 2024-2025. Cela représente 482,16 euros de dépenses en plus par an. Toujours selon le calcul annuel du syndicat, le coût de la vie étudiante a grimpé de 27,76 % depuis 2017. Une hausse due à l’augmentation de plusieurs frais, à l’exemple du loyer, des frais d’inscription et l’énergie, et à l’inflation sur les produits alimentaires.
Un amendement qui sème la controverse
Lors de l’examen de l’amendement par la commission des finances, de nombreux députés ont affiché leur réticence. Parmi les opposants, le rapporteur spécial Charles Sitzenstuhl, qui estime que les étudiants devraient se contenter des tarifs du Crous, à 3,30 euros le repas. Un avis partagé par le rapporteur spécial Thomas Cazenave, qui a décrit cette disposition comme « injuste » et « régressive ». « Pourquoi offrir un repas gratuit à tous les étudiants, quelle que soit la configuration familiale, quels que soient les revenus des parents ? » a-t-il demandé.
Bien qu’il ait été adopté, l’amendement sur la généralisation du repas à un euro pour l’ensemble des étudiants ne sera pas appliqué avant son vote dans l’hémicycle, prévu pour le 5 novembre. Rappelons que cette mesure coûtera 90 millions d’euros à l’État. Dans ce contexte de déficit budgétaire, sa mise en place demeure incertaine.
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