Le gouvernement a confirmé son intention de geler les prestations versées par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA), dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.
Présenté en conseil des ministres le 14 octobre, ce texte s’inscrit dans la même logique que le projet de budget de l’État : freiner les dépenses et réduire le déficit public. Une « année blanche » qui, selon l’exécutif, permettrait d’économiser près de 3,8 milliards d’euros. Mais pour des millions de Français, cette mesure risque de peser lourd sur le pouvoir d’achat.
Une « année blanche » pour les aides versées par la CAF et la MSA
Concrètement, si le budget est adopté, aucune revalorisation ne sera appliquée au 1er avril 2026 sur les prestations sociales habituellement indexées sur l’inflation. Le gel concernerait le RSA, la prime d’activité, les allocations familiales et d’autres aides versées par la CAF ou la MSA.
En temps normal, ces prestations sont ajustées chaque année pour suivre la hausse des prix. Mais le gouvernement veut cette fois freiner « l’évolution des dépenses sociales », selon les termes du projet présenté par le Premier ministre Sébastien Lecornu.
Sans ce gel, la revalorisation théorique aurait été d’environ 1 %, estime MoneyVox, sur la base de l’inflation moyenne constatée sur les douze derniers mois. Si le texte venait à être rejeté ou retardé, le Code de la Sécurité sociale imposerait mécaniquement cette hausse automatique. Mais en cas d’adoption, ce serait bien +0 % pour 2026.
Selon MoneyVox, cette « année blanche » toucherait directement plusieurs millions de bénéficiaires et participerait à l’effort d’austérité voulu par le gouvernement, dans un contexte de déficit élevé des régimes de base, estimé à 17,4 milliards d’euros l’an prochain contre 23 milliards en 2025.
Les Français inquiets
Le gouvernement défend un budget « responsable », affirmant que l’effort est nécessaire pour revenir à l’équilibre avant la fin de la décennie. Mais entre la hausse d’impôts confirmée par Roland Lescure et le gel des prestations sociales, l’exécutif prend le risque d’alimenter un climat social déjà fragile.
Interrogés par France Info, plusieurs citoyens expriment leur inquiétude face à cette perspective. Beyza, mère de famille, confie que les allocations familiales l’aident à « acheter tout ce dont [sa fille] a besoin ». Pour elle, ce gel « ne [l’arrangerait] pas trop », même si elle comprend la nécessité de faire des économies. D’autres sont plus sévères, comme Maurice, 96 ans, ancien agent EDF : « Notre gouvernement ne nous donne pas l’exemple. Il appauvrit les travailleurs et les retraités », dénonce-t-il.








