Le 15 juillet 2025, François Bayrou a annoncé une mesure importante concernant l’impôt sur le revenu. Alors qu’une revalorisation annuelle du barème est la norme, le Premier ministre a décidé de le geler pour 2026. Cette décision, bien que présentée comme une solution pour redresser les finances publiques, pourrait impacter lourdement de nombreux foyers.
Le gel du barème de l’impôt sur le revenu a pour objectif de réaliser des économies dans un contexte budgétaire tendu. Cette mesure pourrait rapporter environ 1,2 milliard d’euros en 2026, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Cependant, elle introduit un risque significatif : le gel du barème empêche l’ajustement annuel à l’inflation, ce qui entraînera mécaniquement un glissement des contribuables vers des tranches d’imposition plus élevées.
Ainsi, plusieurs milliers de foyers qui échappaient jusqu’à présent à l’impôt sur le revenu se verront désormais dans l’obligation de contribuer, et ce, même avec des revenus modestes. Environ 300 000 foyers devraient être concernés par cette entrée dans le système fiscal, en raison de la perte d’indexation du barème. De plus, des ménages dont les revenus sont proches des seuils d’imposition pourraient subir une augmentation importante de leur impôt, car une légère hausse de salaire pourrait les faire passer d’une tranche de 11 % à une tranche de 30 %, par exemple.
Un gel du barème de l’impôt sur le revenu qui pénalise les travailleur
L’impact de cette mesure ne se limite pas à l’augmentation du nombre de contribuables. Selon l’OFCE, les 15 millions de ménages dont la personne de référence est salariée verraient leur revenu disponible amputé de l’ordre de 70 euros en moyenne, soit une diminution de 0,2 %. Pour les travailleurs indépendants, cette perte serait d’environ 100 euros, un montant significatif pour des foyers souvent plus vulnérables aux fluctuations économiques.
Bien que le gel du barème soit une mesure technique visant à réaliser des économies budgétaires, elle risque de mettre une pression supplémentaire sur les classes moyennes, souvent en limite des seuils d’imposition. Ces ménages, déjà touchés par la hausse du coût de la vie, se retrouveront à payer davantage d’impôts sans une réelle augmentation de leur niveau de vie.
Un modèle économique en débat
Cette mesure soulève un débat plus large sur la fiscalité et la manière dont l’État gère les finances publiques. Si l’objectif est de réduire la dette publique, certains experts soulignent que le gouvernement pourrait adopter des mesures plus équitables et moins pénalisantes pour les foyers les plus vulnérables. La suppression de certains avantages fiscaux pour les plus riches ou une révision des autres dépenses publiques pourraient offrir des solutions alternatives moins contraignantes pour les classes moyennes.
Le gel du barème de l’impôt sur le revenu pour 2026 pourrait pénaliser de nombreux Français, notamment les foyers modestes. Bien que visant à réduire la dette publique, cette mesure risque d’aggraver les inégalités fiscales. Le gouvernement devra ajuster ses politiques pour éviter que les économies réalisées ne soient supportées par ceux qui en ont le moins les moyens.








