Les avantages fiscaux sur le gazole non routier sont au cœur de l’actualité. Ces mesures pourraient bientôt être supprimées, ce qui suscite l’inquiétude des agriculteurs et des travailleurs du secteur du bâtiment.
Le gazole routier : une charge financière conséquente pour les agriculteurs
Le secteur agricole redoute la fin de l’avantage fiscal sur GNR qui risque d’avoir de lourdes répercussions sur leur activité. Un milieu déjà impacté par les crises climatiques. « Le milieu agricole est sinistré depuis deux ans. On nous parle de souveraineté agricole, mais on subit la concurrence étrangère de plein fouet. Nous avons des coûts de production les plus élevés et passer au gazole routier signifierait la fin de beaucoup d’exploitations », s’indigne Damien Garrigues, le président de la Fédération départementale des syndicats des exploitants agricole (FDSEA).
Le prix d’un litre de gazole non routier varie entre 1,10 et 1,20 euro, tandis que celui du gazole routier est à 1,70 euro. Une différence de 0,50 ou 0,80 euro, jugée minime par certains, mais qui permet de faire de belles économies, notamment sur le long terme. « Il y a un écart de 0,60 à 0,80 centime par litre et quand vous multipliez par 15 ou 20 000 litres par an, cela fait une belle somme. Déjà qu’on n’a pas eu d’aides pour les surcoûts énergétiques, on veut maintenant nous ajouter des charges supplémentaires. Ce n’est plus possible », explique le président de la FDSEA.
Il faut dire que le président de la chambre de l’agriculture, Alain Iches, est du même avis. « Si on continue comme ça, il n’y aura plus d’agriculture en France alors qu’on apportait des excédents. Je veux bien que l’État fasse des économies, mais pas sur notre dos. Cela vient s’ajouter à plusieurs hausses, notamment celle de la redevance sur la pollution diffuse. Ça risque de se durcir », prévient-il.
Le bâtiment également affecté par la fin des avantages fiscaux sur le gazole non routier
Il faut savoir que la fin du GNR impacte d’autres secteurs que celui de l’agriculture, à l’instar du bâtiment, puisque ce carburant est indispensable pour alimenter les bulldozers et bétonnières. La secrétaire générale de la Fédération du BTP 82, Sybille Galindo, explique que pour l’instant, il n’y a pas d’alternative au GNR et évoque l’impact de la suppression des avantages fiscaux sur le secteur des travaux publics.
« L’électrique n’est pas encore au point et nous n’avons pas d’autre solution pour nos machines. La suppression du GNR impacterait grandement toutes les entreprises de Travaux publics et dans une moindre mesure certaines entreprises du gros œuvre du Bâtiment. Un tiers de nos adhérents est concerné », a-t-elle expliqué.
Et de poursuivre : « Pour vous donner un ordre d’idée, une entreprise de TP d’environ 30 salariés chiffre le surcoût et l’augmentation des charges à hauteur de plus 100 000 € par an ». Si la fin des aides fiscales sur le GNR venait à être confirmée, les entreprises du bâtiment et les agriculteurs risquent d’essuyer des pertes considérables.
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