Le prix du gaz naturel en Europe est en forte hausse, poussé par un déclin rapide des réserves et des conditions météorologiques défavorables. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, l’arrêt du transit du gaz russe via l’Ukraine a aggravé la situation, réduisant l’approvisionnement du continent et obligeant les pays européens à augmenter leurs importations de gaz naturel liquéfié (GNL).
Selon la plateforme Aggregated Gas Storage Inventory (AGSI), les réserves de gaz dans l’Union européenne affichaient un taux de remplissage moyen de 51 % au 5 février 2025, contre 68 % à la même période en 2024. Cette baisse rapide des stocks, combinée à des températures plus froides, alimente une tension sur les prix.
Des prix de gaz en hausse et une compétition accrue pour le GNL
Face à cette situation, les grands sites de stockage tentent de reconstituer leurs réserves en achetant du gaz à des prix élevés, ce qui renforce encore la hausse des tarifs. Actuellement, le contrat à terme du TTF néerlandais, principal indice de référence en Europe, a progressé de 1,37 %, atteignant 55,10 euros le mégawattheure (MWh). Jeudi 6 février, il avait brièvement touché 55,45 euros par MWh, son plus haut niveau depuis octobre 2023.
Les pays européens doivent également faire face à une concurrence accrue avec l’Asie, qui cherche elle aussi à sécuriser des livraisons de GNL. Pour attirer davantage de cargaisons, l’Europe est contrainte de proposer des prix plus attractifs, ce qui maintient la tendance haussière sur le marché.
Les analystes soulignent que l’absence de vent en hiver a réduit la production d’énergie éolienne, augmentant la dépendance au gaz pour produire de l’électricité. Par ailleurs, les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques ajoutent des facteurs de volatilité aux prix de l’énergie.
Des perspectives incertaines pour l’approvisionnement énergétique
Avec un objectif de 90 % de remplissage des stocks d’ici novembre 2025, les pays de l’Union européenne devront acheter davantage de gaz cet été qu’en 2023 et 2024 pour éviter une crise énergétique l’hiver prochain.
Toutefois, les incertitudes restent nombreuses :
– Les conditions météorologiques des prochaines semaines joueront un rôle clé sur la consommation de gaz.
– L’évolution des tensions géopolitiques, notamment avec la Russie, pourrait impacter les flux d’approvisionnement.
– La disponibilité du GNL, qui dépend des exportateurs comme le Qatar et les États-Unis, influencera les prix européens.
Dans ce contexte, les consommateurs européens doivent s’attendre à des factures énergétiques plus élevées dans les mois à venir, alors que les autorités cherchent des solutions alternatives pour stabiliser le marché.