En chute significative, la consommation de gaz des Français est passée sous la barre des 400 TWh en 2023. Pour retrouver une telle baisse, il faut remonter aux années 1990. Les raisons sont multiples, explique GRTgaz.
La France a enregistré une chute importante de la consommation de gaz durant l’année 2023. Les Français n'avaient jamais consommé aussi peu depuis les années 1990. « La consommation française de gaz baisse de 11,4% en 2023 et passe sous la barre des 400 TWh, reflétant de nouveaux comportements en matière de sobriété et d'usages », a précisé, ce 27 février, le gestionnaire du réseau de transport de gaz français dans un communiqué.
La consommation nationale de gaz a ainsi enregistré sa troisième baisse de suite depuis 2021. Elle s’établit pour l'année 2023 à 381 TWh, contre 430 TWh en 2022, et 474 TWh en 2021. De 2021 à 2023, la consommation a reculé singulièrement de 20%.
Les raisons de la baisse de consommation du gaz
Dans le détail, la consommation des distributions publiques (ménages, tertiaire, petite industrie) a baissé de 6,5% en 2023 par rapport à 2022, à 253 TWh, en données corrigées du climat. Un recul similaire à celui observé entre 2021 et 2022 (-6,2%), relève GRTgaz. Selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, ce recul « s'explique par les effets cumulés d'un climat plus doux, d'efforts de sobriété et d'un moindre recours au gaz pour produire de l'électricité ».
En outre, la consommation des grands clients industriels énergivores, qui a reculé de 7,4% à 103,8 TWh, après une baisse de 11,5% en 2022, est expliquée par le fait que certains industriels, avec la hausse des prix, ont opté pour « d'autres types d'énergie », comme l'électricité, selon Mme Sandrine Meunier, directrice générale de GRTgaz, citée par l'AFP. Le début de la hausse des prix, observée depuis 2021, a également influé sur le comportement des consommateurs.
Augmentations mécaniques du prix en vue ?
La tendance à la baisse de la consommation du gaz risque toutefois d’accentuer la hausse des prix avec une révision déjà prévue au 1ᵉʳ juillet 2024. Cette dernière (de 27%), imputée à la revalorisation du tarif d’utilisation des réseaux publics de distribution, est expliquée principalement par la baisse de la consommation de gaz globalement, explique la Scale-up française Jechange.
Il faut dire que la baisse de la consommation est aussi générée par un nombre d’abonnés qui se rétrécit avec la transition énergétique. Cela au moment où les « coûts de maintenance des infrastructures du réseau de gaz en France restent fixes et doivent donc être répartis entre un nombre de plus en plus faible de consommateurs, ce qui amène cette hausse mécanique du prix du gaz », explique l’assistant.
En parallèle, GRDF est appelé à mettre en place « les investissements nécessaires pour intégrer le biométhane au réseau gazier tout en maintenant le niveau de sécurité nécessaire ». Ce qui va certainement amener à d’autres révisions du tarif réseau. Et mécaniquement le tarif du gaz.