En raison de la hausse de la concurrence avec la cuisine étrangère, la ministre déléguée aux Entreprises, Olivia Grégoire, a annoncé la mise en place d'un plan gouvernemental destiné à promouvoir la gastronomie française. Celui-ci vise d'abord à encadrer les jeunes talents et à leur offrir la formation nécessaire pour remporter les compétitions internationales.
Ce plan, en partenariat avec France Business, a été pensé suite aux nombreuses défaites des candidats français aux concours culinaires à l'étranger. De même, on constate un léger ralentissement de l'engouement pour la cuisine locale, due à la concurrence avec la gastronomie étrangère qui se répand de plus en plus à travers l'Hexagone.
« La gastronomie fait face depuis la fin des années 90 à la montée en puissance des gastronomies étrangères et se trouve distancée par les performances et l'influence d'autres pays. », avait fait remarquer Olivia Grégoire le 12 avril lors de l'annonce à la presse de son projet.
La ministre explique, d'autre part, l'enjeu du secteur de la restauration, qui, en plus de représenter un chiffre d'affaires conséquent estimé à 35,6 milliards d’euros, est l'un secteur qui embauche le plus. « La gastronomie, c’est du ‘soft power’ mais c’est aussi du ‘hard money’ », avait-elle souligné.
Car, même si la gastronomie française continue d'attirer les touristes du monde entier, le gouvernement estime que ce secteur a besoin d'un coup de pouce pour devenir davantage fructueux.
Que prévoit ce plan gouvernemental pour relancer la gastronomie française ?
Ce plan porte vers la fondation de deux institutions phares pour soutenir les jeunes cuisiniers français. La première est la Fédération ou Institut des métiers de la haute gastronomie, qui aura pour but de cadrer le secteur, tandis que la seconde est un centre d'entraînement.
Celui-ci sera dirigé par la région Auvergne-Rhône-Alpes et aura pour but d'entraîner les jeunes talents et de les préparer aux compétitions culinaires. Une démarche qui n'a pas manqué de ravir le chef étoilé Alain Ducasse, qui n'a pas tardé à réagir.
« C'est un fait avéré : nos concurrents ont de l'ambition et des moyens et ils développent des stratégies efficaces pour faire rayonner leurs cuisines. À notre tour d'être ambitieux, volontaires et armés pour cette compétition à l'échelle du monde. », avait-il déclaré à l'AFP.
Côté budget, la somme de 1,5 million d'euros sera allouée à ce projet. Deux tiers de ce montant seront destinés aux régions des Jeux olympiques et paralympiques. De même, le gouvernement prévoit de promouvoir les échanges culinaires entre les pays, afin de permettre aux apprentis locaux d'acquérir les compétences culinaires des étrangers.
« Si les meilleurs en cocktails sont au Royaume-Uni, alors nos jeunes apprentis doivent pouvoir y aller cinq mois pour se parfaire », a annoncé la ministre déléguée.