Fraude dans les transports : la RATP frappe fort avec des amendes jusqu’à 120 euros

La RATP dévoile une nouvelle stratégie pour réduire la fraude dans les transports en commun, avec des amendes plus lourdes et davantage de contrôles.

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Un agent de contrôle RATP porte un brassard orange lors d’une opération anti-fraude.
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Face à un manque à gagner annuel estimé à plusieurs centaines de millions d’euros, la RATP intensifie sa lutte contre la fraude. Un nouveau plan a été présenté, visant à renforcer les sanctions et les dispositifs de contrôle. L’objectif affiché : réduire de moitié les infractions d’ici la fin de l’année.

Chaque année, la RATP enregistre près de 1,7 million d’infractions sur son réseau, un phénomène qui représente 700 millions d’euros de pertes pour l’ensemble de l’Île-de-France, selon Ile-de-France Mobilités (IDFM). Le taux de fraude varie fortement selon les modes de transport. Il reste limité à environ 5 % dans le métro et le RER, mais grimpe à 15 % dans les bus et 16 % dans les tramways, des chiffres bien au-dessus des objectifs fixés par les autorités de transport.

Une augmentation des amendes pour dissuader

Parmi les mesures phares du plan annoncé le 28 mars, figure l’augmentation des amendes pour défaut de titre de transport. Jusqu’ici fixée à 50 euros en cas de paiement immédiat, la contravention passerait à 70 euros, et jusqu’à 120 euros en cas de règlement différé. Ce montant reste inférieur à la moyenne mondiale, estimée à environ 116 dollars, mais vise à renforcer le caractère dissuasif de la sanction. La validation de cette mesure reste soumise à l’accord d’IDFM.

Depuis février, la RATP a lancé plus de 200 opérations de contrôle renforcé, ciblant les zones à forte fraude. Au total, 60 000 voyageurs ont été contrôlés, et 6 300 amendes dressées. Pour amplifier cet effort, l’entreprise prévoit de doubler les effectifs de contrôleurs sur le réseau tramway en trois ans, et d’augmenter de 50 % les effectifs dans le métro et le RER. Actuellement, 1 000 agents sont déployés quotidiennement, entre 400 et 600 selon les lignes.

Vers l’usage de l’intelligence artificielle par la RATP

Autre volet du plan : le recours à l’intelligence artificielle pour détecter les fraudes. Des caméras équipées de logiciels de reconnaissance pourraient repérer automatiquement les franchissements illégaux de portiques et alerter les équipes de sécurité en temps réel. Un système similaire est déjà en place à Barcelone, mais son déploiement en Île-de-France nécessitera un accord législatif préalable. Cette technologie s’inscrit dans une volonté de moderniser la lutte contre la fraude, tout en respectant le cadre légal.

Pour Valérie Pécresse, présidente d’IDFM, l’objectif est clair : diviser la fraude par deux d’ici fin 2025, rapporte CNews. Au-delà des pertes financières, la fraude dans les transports est aussi perçue comme une injustice vis-à-vis des usagers en règle. En renforçant les contrôles et les sanctions, la RATP cherche à restaurer l’équité dans l’accès au service public, tout en assurant la viabilité économique de ses infrastructures.

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