Fraude fiscale : le fisc désormais autorisé à traquer les fraudeurs sur Instagram, TikTok et Facebook

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, le fisc dispose de nouvelles prérogatives pour lutter contre la fraude fiscale. Désormais, les agents peuvent collecter et analyser les données publiques sur des plateformes comme Instagram, TikTok ou Facebook. Cette extension, validée par la CNIL avec certaines réserves, soulève des questions sur la protection des libertés individuelles et l’efficacité du dispositif.

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Cette image montre des icônes d'applications de réseaux sociaux comme Instagram, Facebook et YouTube pour illustrer la traque des fraudeurs par le fisc sur les réseaux sociaux.
Fraude fiscale : comment le fisc va traquer les fraudeurs sur Instagram, TikTok et Facebook | Econostrum.info

La lutte contre la fraude fiscale franchit une nouvelle étape avec l’élargissement des pouvoirs du fisc. Grâce à un décret récent, les données publiques des réseaux sociaux sont désormais accessibles aux agents, renforçant les outils de détection des infractions. Retour sur les enjeux et limites de cette mesure.

Un décret publié le 1ᵉʳ janvier 2025 autorise les agents de l’administration fiscale et des douanes à collecter des données publiques issues des réseaux sociaux. Ce dispositif s’appuie sur des systèmes automatisés, incluant l’intelligence artificielle, pour repérer des incohérences entre le train de vie affiché en ligne et les déclarations fiscales. La CNIL, bien qu’ayant validé la mesure, a émis des réserves sur son efficacité et ses implications pour les libertés individuelles.

Jusqu’à présent, le fisc ne pouvait accéder qu’aux plateformes comme Airbnb, Leboncoin ou Vinted pour traquer les fraudes. L’élargissement aux réseaux sociaux marque donc un tournant important, permettant une surveillance accrue des activités publiques sur Instagram, TikTok ou Facebook.

Des données strictement publiques utilisées pour lutter contre la fraude fiscale

Le dispositif est encadré par des règles claires : seules les données librement accessibles et publiquement partagées par les utilisateurs peuvent être collectées. Les messages privés et les plateformes dites « sensibles », comme les applications de rencontre ou de santé, sont exclus. De plus, les agents doivent utiliser des comptes identifiables comme appartenant à l’administration, empêchant l’utilisation d’identités fictives.

La CNIL insiste également sur la nécessité de mettre en place une doctrine d’utilisation pour s’assurer du respect des droits des usagers. Elle appelle à une vigilance particulière dans l’utilisation de l’intelligence artificielle, susceptible de comporter des biais.

Des objectifs ciblés mais controversés

Cette mesure vise principalement à détecter deux types de fraudes : les incohérences entre le train de vie affiché et les revenus déclarés, et la dissimulation de recettes par les entreprises. Elle répond à un besoin de moderniser la lutte contre la fraude fiscale, dans un contexte où les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans la vie publique.

Cependant, certains experts et associations soulignent les risques d’atteinte à la vie privée. La CNIL a d’ailleurs regretté le manque d’éléments dans le bilan des trois premières années d’expérimentation, rendant difficile l’évaluation de l’efficacité et de la proportionnalité du dispositif.

Une extension de la lutte contre la fraude fiscale sous surveillance

L’administration fiscale devra démontrer l’efficacité de cette extension pour garantir sa pérennité. Si des économies significatives sont réalisées et que les libertés individuelles sont respectées, ce dispositif pourrait devenir un outil incontournable dans la lutte contre la fraude. Cependant, un encadrement strict et une transparence accrue seront nécessaires pour apaiser les craintes des citoyens.

Avec cette mesure, la lutte contre la fraude fiscale entre dans une nouvelle ère numérique. Si elle promet une meilleure efficacité, elle soulève également des questions sur l’équilibre entre surveillance et respect des libertés individuelles. Les prochaines années seront décisives pour évaluer l’impact de cette réforme sur la fiscalité et les droits des citoyens.

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