En 2023, le montant de la fraude a été estimé à 2,3 milliards d'euros, alors que le montant détecté n'est que de 1 milliard, selon les chiffres du gouvernement communiqué au mois de mars 2024. La fraude aux allocations sociales a ainsi atteint des records en France, malgré les nombreux dispositifs de lutte contre ce fléau.
En effet, de nombreux individus continuent de percevoir indûment des aides de la CAF. C'est le cas d'un couple de Tunisiens installés à Bordeaux. Ces derniers ont réussi à subtiliser près de 70 000 euros à la Caisse d’allocations familiales de Gironde.
Il s'agit d'un homme de 60 ans et de son épouse de 48 ans, placés en garde à vue dans les locaux de la police aux frontières. Le couple est accusé d'avoir fraudé la CAF pendant plusieurs années. Afin de débusquer ces deux fraudeurs, la CAF a croisé ses fichiers avec d’autres administrations, comme France Travail, la direction des finances publiques, l’Urssaf et la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).
Le couple mis sous OQTF
Suite à des mouvements d’argent suspects, des agents girondins ont découvert la fraude au printemps 2024. Cette découverte a poussé la CAF à confier une enquête l’Unité de traitement administratif et judiciaire de la PAF. Cette unité a réussi à découvrir le stratagème du couple de fraudeurs, qui ont utilisé de faux documents italiens pour monter des dossiers qui lui ont permis de bénéficier d’un logement social, de la création d’un restaurant, ainsi que d’une aide financière pour les études de leurs enfants, âgés d’une vingtaine d’années.
Les enquêteurs ont ensuite convoqué les accusés et les ont confrontés aux preuves récoltées. Le couple a reconnu les méfaits, selon les médias qui ont divulgué cette affaire. Une perquisition au domicile des prévenus a également permis à la police de découvrir plusieurs fausses cartes nationales d’identité.
Les accusés ont été libérés et sont assignés à résidence sur décision du préfet. Ils sont convoqués devant le tribunal en septembre. Ils devront répondre aux accusations de fraude et de faux et usage de faux. Soulignons que le préfet a également prononcé à leur encontre une mesure d’obligation de quitter le territoire français (OQTF).