L’objectif du gouvernement est de réussir le plein-emploi jusqu’à 64 ans, a déclaré la ministre du Travail, Catherine Vautrin. C’est la perspective de France Travail qui devrait s’exercer à améliorer le taux actuel de 35%.
La ministre du Travail, Catherine Vautrin, et le gouvernement ont un objectif bien tracé en matière d’emploi : le plein-emploi jusqu’à 64 ans. Actuellement, le taux est de 35%. Pour améliorer ce ratio, réintroduire les seniors dans le circuit du travail constitue une option non négligeable : « Je rappelle que le taux d'emploi des 60-64 ans dans notre pays atteint 35 %, alors que la moyenne européenne est de 45 % et que les Allemands sont à plus de 60 % », a-t-elle expliqué à nos confrères de La Tribune.
Emploi des seniors et révision de l'Assurance chômage
En évoquant particulièrement cette tranche d’âge, la ministre faisait référence à des négociations en cours avec les partenaires sociaux. « Je laisse le dialogue social s'organiser », a-t-elle indiqué en insistant sur la nécessité de parvenir au meilleur deal possible. « Dans ce contexte, plus l'accord sera ambitieux, plus il coïncidera avec l'objectif du gouvernement : le plein-emploi jusqu'à 64 ans », a réaffirmé Catherine Vautrin en interview.
Elle laisse entendre par ailleurs que la négociation porte également sur la révision du dispositif de l’assurance chômage. « Les partenaires sociaux travaillent sur le sujet et négocient sur l'emploi des seniors. Ils doivent aboutir à la fin mars. Cet accord doit notamment intégrer le relèvement de l'âge d'indemnisation des seniors, comme les partenaires sociaux l'ont acté en novembre », détaille la ministre.
« Ensuite, soit les partenaires sociaux sont d'accord entre eux, et on transpose dans une loi, soit ils ne le sont pas et le gouvernement reprend la main. Cela peut vouloir dire, si le dialogue social ne parvient pas à définir des conditions suffisamment incitatives, revoir les règles d'indemnisation pour prendre en compte les perspectives financières de l'assurance chômage et de nos finances publiques », tranche-t-elle.
Ce qui change avec France Travail
La France a recensé, à novembre 2023, un peu plus de trois millions de demandeurs d’emploi. L'organisme qui a remplacé Pôle Emploi a pour mission de leur simplifier leur retour dans le marché du travail. La réforme prévoit l'inscription automatique de tous les allocataires du RSA comme demandeurs d’emploi à partir de janvier 2025. Plus de 2 millions de Français sont concernés et devront signer un contrat d’engagement incluant 15 heures d’activité par semaine dédiée à l’accompagnement, à la formation et à l’insertion.
En parallèle, France Travail prévoit de renforcer les contrôles et sanctionner les « bénéficiaires malhonnêtes » qui ne cherchent pas activement un travail. Mais la ministre ne va pas jusqu’à confirmer la probable réduction de la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi. « Ma mission est avant tout, comme ministre chargée de l'emploi et du travail, d'aider et d'inciter la personne à remonter dans le train de l'emploi », a-t-elle expliqué.