Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, France Travail a remplacé Pôle Emploi. Ce changement a pour objectif d'atteindre le plein-emploi. Cependant, un rapport de la CGT chômeurs indique qu'une grande majorité des offres d'emploi diffusées par la plateforme pourrait être illégale.
La dernière enquête de la CGT chômeurs, dévoilée jeudi 29 août, examine près de 1 844 offres publiées par France Travail. Les résultats révèlent que 55 % de ces offres seraient illégales si on se fie au Code du travail. Pierre Garnodier, secrétaire général du syndicat, souligne dans une interview accordée à l'Humanité qu'il y a « une différence avec l’étude de France Travail qui a choisi aléatoirement dans toute sa base de données 2 500 offres vérifiées par un de leurs agents et 2 500 offres de partenaires ».
Il explique que si France Travail a obtenu « comme résultat 7 % d’offres illégales sur leur site, ce qui est déjà énorme en soi ». Cependant, il affirme que « ce chiffre est faussé, car nous avons également noté que 80 % des offres sur leur site proviennent de partenaires extérieurs et non pas que 50 % ».
Pierre Garnodier explique qu'il « est indiqué dans le Code du travail que toutes les offres doivent être le strict reflet du contrat de travail qui sera signé et ne pas comporter de mention susceptible d’induire en erreur ». Or, pour le secrétaire général du syndicat CGT Chomeurs « ce n’est pas le cas de la majorité des annonces publiées ». « Indiquer qu’une offre de CDD peut déboucher sur un CDI est illégal parce que cela ne correspond pas à la réalité du contrat signé », donne comme exemple le responsable syndical.
Des offres « bidon » sur le site de France Travail
« Il y a aussi des offres « bidon », qui n’existent pas. Elles sont sur le site de France Travail, mais en cliquant sur le lien pour se rendre sur le site du partenaire, il est indiqué que l’offre a déjà été pourvue, mais elle n’a pas été retirée du site », ajoute encore Pierre Garnodier qui affirme également qu' « il y a aussi des offres frauduleuses. Ce sont des annonces déposées par des entreprises privées avec pour objectif que les précaires postulent. C’est surtout le fait d’entreprises de travail temporaire qui proposent des contrats allant par exemple jusqu’à 18 mois. Mais quand on les contacte, on se rend compte que le poste n’est que pour quelques jours ».
Pour le secrétaire général du syndicat CGT Chomeurs « cela crée du désespoir chez les personnes précaires ». « Nous avons eu des témoignages de privés d’emploi qui nous expliquent que ça fait des mois qu’elles postulent des offres sur le site de France Travail, mais que les employeurs ne répondent jamais », affirme le responsable syndical qui va encore plus loin sur le danger que représentent ces offres frauduleuses. « On sait qu’il y a plus de dépressions et de tentatives de suicides chez les personnes privées d’emploi. Ces offres illégales contribuent fortement à accentuer ces sentiments » alerte-t-il.